Beauchemin-Laporte, Léa
(2024).
« «Tu seras un entre-deux » : une lecture ethnocritique de Peter Pan dans les Jardins de Kensington (1906) de J. M. Barrie » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
Le roman Peter Pan dans les Jardins de Kensington (1906) de J. M. Barrie raconte la naissance de Peter Pan, l’un des personnages les plus célèbres de la littérature anglaise. Ce récit, qui mêle conte et roman, met en scène divers personnages d’enfants qui traversent les Jardins et qui en découvrent les créatures. Car dans ce jardin aux allures de « forêt des contes », pour reprendre l’expression d’Yvonne Verdier, réside tout un « personnel jardinier », notamment des fées et des oiseaux qui parlent. Afin d’étudier les rapports entre espace, récit et liminarité, nous proposons une lecture ethnocritique du texte de Barrie. Notre mémoire est divisé en deux chapitres. Le premier porte sur l’espace des Jardins de Kensington. Tout au long du roman, le narrateur ne fait pas que se promener dans les Jardins, il les raconte, car spatialité et textualité fonctionnent de concert dans cette oeuvre. Nous montrons que ce faisant, il crée une « carte narrative » des lieux qui révèle la double-nature de ceux-ci, jardins de jour d’un côté et jardins de nuit de l’autre. En journée, Kensington est l’espace des promeneurs, alors qu’à la tombée de la nuit, il est celui des fées et des enfants en initiation. C’est à deux de ces initiations que nous nous intéressons dans notre second chapitre, dans lequel nous étudions d’abord le rite de passage de Maimie Mannering, une petite fille se préparant à entrer dans le monde des jeunes filles. Fidèle à la conception édouardienne des fillettes, Maimie effectue une traversée nocturne du parc afin d’accéder à divers savoirs (de la domesticité, du corps, du mariage) utiles à son agrégation à venir. Toutefois le cas de Peter Pan, sur lequel nous nous arrêtons ensuite, est tout autre. Peter, au contraire de Maimie, est bloqué dans la phase de marge du rite : il est, selon l’expression de Marie Scarpa, un « personnage liminaire ». « Moitié-homme, moitié-oiseau », le protagoniste navigue dans l’entre-deux, ce qui l’empêche d’intégrer l’une ou l’autre de ces deux communautés. À défaut de pouvoir passer lui-même, il devient ainsi un passeur pour les autres enfants qui tentent de compléter leur parcours initiatique. L’analyse des ces deux rites de passage nous permet au fond de nous interroger sur ce que le texte dit des possibilités des garçons et des filles. Alors que les premiers semblent avoir accès à cette liminarité permanente, les secondes quant à elles doivent, à terme, quitter l’état d’entre-deux qui, seul, permet l’aventure.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : ethnocritique, Peter Pan, liminarité, rites de passage, espace, oralité, écriture
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Cnockaert, Véronique |
Mots-clés ou Sujets: |
Peter Pan dans les Jardins de Kensington / J. M. Barrie / Liminalité dans la littérature / Rites d'initiation dans la littérature / Espace dans la littérature / Critique et interprétation |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
03 sept. 2025 10:44 |
Dernière modification: |
03 sept. 2025 10:44 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18997 |