Phénoménologie de l'habiter auprès de personnes arrivées en tant que « réfugiée.e » : entre exil et des-exil, de la pratique des lieux au sens du chez-soi

Azri, Mehdi (2025). « Phénoménologie de l'habiter auprès de personnes arrivées en tant que « réfugiée.e » : entre exil et des-exil, de la pratique des lieux au sens du chez-soi » Thèse. Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

Cette recherche s’intéresse à l’expérience vécue d’habiter l’espace auprès de personnes réfugiées réinstallées au Québec depuis plusieurs années. L’expérience spatiale des personnes réfugiées est souvent celle d’un parcours marqué de départs forcés et d’exils contraints, d’établissements transitoires et d’attentes avant la réinstallation plus à long terme dans une société d’accueil nouvelle (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, UNHCR, 2017). La littérature sur le domaine met en évidence de nombreux défis autant sur le plan matériel et affectif durant le parcours et plusieurs années après la réinstallation dans les sociétés hôtes. Les années subséquentes à l’arrivée demeurent cruciales au niveau de la santé mentale et du bien-être des personnes concernées (Beiser et Hou, 2017 ; Bogic et al., 2015 ; Li et al., 2016 ; Vaage et al., 2010). Néanmoins, on observe que moins de services sont déployés à ce niveau. De plus, le parcours et l’expérience plus à long terme des personnes arrivées avec le statut de réfugié semblent moins bien documentés au niveau de la littérature scientifique. En effet, une grande partie de la recherche se concentre davantage sur les déterminants sociodémographiques (p. ex. : âge, pays d’origine) ou sur la première année suivant l’arrivée pour comprendre le bien-être dans le temps des personnes concernées (Beiser et Hou, 2017 ; Vaage et al., 2010). En s’attardant aux dimensions affectives et de sens associées à l’expérience « d’habiter », de « la maison » ou du « chez-soi », il s’agit ici de mieux comprendre l’expérience subjective d’investissement du territoire d’accueil dans le temps et les facteurs associés au bien-être au contact des espaces vécus. Notre projet de recherche visait à décrire, selon une approche qualitative phénoménologique, l’expérience d’habiter l’espace de personnes adultes arrivées au Québec depuis au moins trois ans avec le statut de réfugié ou l’ayant obtenu sur place. Quatre personnes concernées ont été rencontrées durant une période s’étalant entre 2019 et 2023. Le dispositif de recherche était composé de plusieurs types d’entretiens, soit le récit de vie, l’entretien d’explicitation, l’entretien bilan non directif et l’entretien de co-validation et d’évaluation de l’expérience de recherche. Afin de répondre aux objectifs de recherche, les analyses étaient orientées autour de l’identification des lieux, des actions et des gestes ainsi que des éléments de sens associés au sentiment d’habiter. Dans ces récits et ces thèmes, une attention était portée sur l’identification des facteurs facilitant et des défis contribuant ou non à l’expérience d’habiter l’espace. Les résultats thématiques soulignent l’importance du déplacement, de la répétition et du lien interpersonnel dans la nature des espaces et des actions associées à l’habiter. Le thème du déplacement décrit le passage progressif entre l’expérience de déplacement forcé et l’émergence d’une mobilité intentionnelle au contact de l’espace. Le thème de la répétition met en lumière l’importance de la mémoire dans le sens associé à l’habiter, entre devoir de mémoire, geste de conservation et nécessité de l’oubli. Le thème du lien décrit une relation à l’espace et aux lieux habités permise par la possibilité d’être en relation avec autrui, entre distance, anonymat, visibilité et partage. Au niveau de l’appréciation du projet de recherche et de ses retombées perçues par les participant·e·s, les résultats mettent premièrement en évidence les défis d’accordage au niveau des représentations associées à l’objet de recherche. Les résultats mettent également en lumière l’investissement de l’espace de recherche à titre de lieu d’écoute, de parole et de mise en sens du parcours vécu. À la lumière des résultats, nous discutons des obstacles et des facteurs facilitants l’appropriation de l’espace, quotidien et de recherche, à titre d’espace habité et habitable en contexte de migration forcée. De ces éléments, des pistes d’interventions sont proposées. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : migration forcée, statut de réfugié, parcours migratoire, installation à long terme, exil, des-exil, habiter, chez-soi, lieux, gestes du quotidien, phénoménologie de l’espace, explicitation

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Vinit, Florence
Mots-clés ou Sujets: Migration forcée / Réfugiés / Réinstallation / Parcours migratoire / Exil / Chez-soi / Quotidien / Québec (Province)
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 09 juill. 2025 08:55
Dernière modification: 09 juill. 2025 08:55
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18890

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