Larouche, Alexandre
(2024).
« Hybridités de L’homme à tête de chou de Serge Gainsbourg » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
Le treizième album de l’auteur-compositeur-interprète français Serge Gainsbourg, L’Homme à tête de chou (1976), est souvent considéré comme un moment charnière de sa production musicolittéraire. Dernier d’une série de disques audacieux frayant la voie au succès d’Aux armes et cætera, il représenterait, en quelque sorte, un point de bascule entre deux orientations de sa posture d’artiste (Meizoz) : d’une part, celle du dandy rigoureux de Du chant à la une…!, de Gainsbourg no 4 et d’Histoire de Melody Nelson et, d’autre part, celle du show-man provocateur de Sea Sex and Sun, Love on the Beat et You’re Under Arrest. Une telle vision n’est pas sans faire écho à l’esthétique particulière de L’Homme à tête de chou, récit intermédiatique en douze chansons. L’oeuvre, en effet, se distingue au sein du corpus gainsbourgien — comprenant, entre autres, quatre longs-métrages, des bandes originales, des photographies, une novella et plus de 600 chansons — par son hybridité multifacettes, repérable depuis l’humanoïde végétal sur sa pochette jusqu’à son mélange inusité de reggae, de poésie orale et de rock progressif. Plus spécifiquement, cette diversité tient moins d’une hétérogénéité radicale que du contraste, de la polarité : c’est le cas, par exemple, des va-et-vient du narrateur entre des langages vulgaire et précieux, ou entre l’anglais et le français. L’ambivalence caractéristique de Gainsbourg, voire une mutation de ses imaginaires posturaux, se reflèterait-elle à travers l’esthétique hybride de L’Homme à tête de chou ? Pour répondre à cette question, le présent mémoire examine cette esthétique, déclinée en trois types d’hybridité (narrative, dialogique et générique), sous le rapport de trois oppositions qui ont joué un rôle majeur dans la trajectoire de l’auteur. Consacré à la dualité entre la haute et la basse culture, le premier chapitre s’appuie sur la pensée de la hiérarchie culturelle (Bourdieu, Gans) pour éclairer les éléments qui situent l’album à la croisée des imaginaires avant-gardiste et grand public. Le deuxième chapitre traite de l’opposition entre la communauté et l’altérité, et se réfère notamment à la notion d’exotisme (Staszak, Moura) pour circonscrire les zones d’hybridité entre un imaginaire franco-européen et un imaginaire de l’étranger. Le dernier chapitre se reporte à la thèse présentée par Friedrich W. Nietzsche dans La naissance de la tragédie (1872) pour montrer comment s’exprime, dans l’album, une convergence entre l’apollinien et le dionysiaque, c’est-à-dire entre des imaginaires cérébral et viscéral, entre l’exigence de Gainsbourg et la désinvolture de son alter ego « Gainsbarre ». On découvre en définitive, au sein des tensions de L’Homme à tête de chou, un artiste qui, non sans faire preuve d’audace et d’inspiration, se montre incertain de la posture qu’il adopte et cultive.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Serge Gainsbourg, posture d’artiste, hybridité, chanson, imaginaires, récit, hiérarchie culturelle, exotisme, Nietzsche, L’Homme à tête de chou
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Dion, Robert |
Mots-clés ou Sujets: |
Serge Gainsbourg / Esthétique / L’Homme à tête de chou |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
29 avr. 2024 10:37 |
Dernière modification: |
29 avr. 2024 10:37 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17663 |