Le roman au travail : étude sociocritique de trois romans d'entreprise (Nous étions des êtres vivants de Nathalie Kuperman, Résolution de Pierre Mari et Les heures souterraines de Delphine de Vigan)

Huysman, Cécile (2022). « Le roman au travail : étude sociocritique de trois romans d'entreprise (Nous étions des êtres vivants de Nathalie Kuperman, Résolution de Pierre Mari et Les heures souterraines de Delphine de Vigan) » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Ce mémoire s’intéresse à la représentation littéraire des souffrances en entreprise à une époque marquée par la mondialisation et la tertiarisation du travail. Il prend pour objets d’étude trois romans français publiés entre 2005 et 2010 : Nous étions des êtres vivants de Nathalie Kuperman, Résolution de Pierre Mari et Les heures souterraines de Delphine de Vigan. Si la question du travail peut se poser par l’entremise de la relation entre le producteur et sa production, la mise en texte des activités salariées dans ce corpus oriente plutôt le regard vers les relations entre les membres d’une organisation professionnelle. Dans le cadre heuristique de la sociocritique des textes et à la lumière de travaux récents en sciences humaines et sociales, ce mémoire met au jour les déplacements d’idées reçues qu’implique la représentation du salariat dans des récits dont les personnages voient leur place en entreprise bouleversée. Le rapport que ces employés entretiennent avec les discours sur la solidarité en entreprise, avec les codes d’interaction entre collègues et avec les espaces de travail est traversé d’une même interrogation : comment le travail fabrique-t-il du lien social? Par la mise en scène de réunions, de conflits et de congés, les romanciers exposent les enjeux qui sous-tendent l’intégration des travailleurs dans leur milieu. Le premier chapitre prête attention aux discours de légitimation qui entourent l’organisation professionnelle. Il s’intéresse plus spécifiquement à la naturalisation des techniques de domination du patronat sur le salariat dans un discours managérial empreint de darwinisme social, auquel les textes de Nathalie Kuperman, Pierre Mari et Delphine de Vigan opposent un imaginaire biologique qui met en valeur la solidarité des organes d’un corps. Le deuxième chapitre examine les interactions des personnages et la manière dont les romans révèlent les rapports de pouvoir établis par les codes de l’entreprise, qui déterminent la position des individus dans des groupes hiérarchisés. Le troisième chapitre analyse les espaces de travail et leurs extensions urbaines : associés à un imaginaire carcéral toxique, ils traduisent les mécanismes de contrôle managérial et mettent en évidence les systèmes d’exclusion sociale dont les travailleurs sont victimes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : littérature française contemporaine, Nathalie Kuperman, Pierre Mari, Delphine de Vigan, représentations du travail, entreprise, roman, XXIe siècle, sociocritique.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Lafrance, Geneviève
Mots-clés ou Sujets: Travail dans la littérature / Travailleurs dans la littérature / Entreprises dans la littérature / Relations industrielles dans la littérature / Roman français / 21e siècle / Nathalie Kuperman / Nous étions des êtres vivants / Pierre Mari / Résolution / Delphine de Vigan / Heures souterraines
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 09 nov. 2022 14:38
Dernière modification: 09 nov. 2022 14:38
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16115

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