Bipolarité d'une ville-récit : Québec dans le roman québécois (1934-2008)

Sévigny, Marie-Ève (2022). « Bipolarité d'une ville-récit : Québec dans le roman québécois (1934-2008) » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études littéraires.

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Résumé

Tout au long du XIXe siècle, Québec frappe l’imaginaire des écrivains étrangers et locaux. Ils en célèbrent le caractère pittoresque pour en faire une sorte de carte postale, qui magnifie la ville historique par des panoramas grandioses. Le roman québécois du XXe siècle, sans nécessairement renier ces charmes esthétiques, révèle les revers de l’idéalisation. Comment l’imaginaire construit-il l’espace de la ville de Québec dans les romans québécois modernes et contemporains ? Notre étude s’intéresse à huit romans, de 1934 (Les demi-civilisés, de Jean-Charles Harvey) à 2008 (Au passage, d’Emmanuel Bouchard). Chaque oeuvre, qui fait l’objet d’un chapitre, est abordée comme un « événement » (Arlette Farge, Penser et définir l’événement en histoire, 2002) pour sa façon de défricher un lieu spécifique de l’espace urbain et d’introduire par celui-ci une nouvelle vision de Québec. D’un roman à l’autre s’élabore le palimpseste urbain, qui se déplace dans l’espace au fil du temps. Notre travail se base principalement sur l’analyse thématique et sociocritique du discours romanesque. Nous proposons une typologie de la ville, d’après un repérage des motifs, images et topoï de Québec. Nous observons les programmes narratifs pour identifier un type de récit ou de conflit suscité par la ville ou relié à celle-ci. Nous faisons appel à la sociocritique pour saisir l’idéologie (Jacques Dubois, L’inscription idéologique, 1993) des représentations urbaines et la façon dont celle-ci intervient dans la narrativité. L’approche du champ littéraire (Pierre Bourdieu, Les règles de l’art, 1992) nous permet de relier les représentations urbaines aux contextes sociohistoriques et aux textes ayant accompagné la création de l’oeuvre. Parallèlement à ces analyses, la cartographie littéraire vient illustrer l’évolution de la Québec fictive à travers le temps. Cette mutation d’un roman à l’autre se révèle par l’étude de l’espace narratif (Marie-Laure Ryan, Space, 2012) défini par chaque oeuvre : en circonscrivant les lieux mentionnés, les zones d’action et les trajectoires des personnages, nous sommes en mesure d’identifier des constantes, des tensions, des évolutions dans la configuration de la ville fictive et d’observer le déplacement de celle-ci dans l’espace à travers le temps. Ces analyses combinées permettent ainsi de constater que, de 1934 à 2008, Québec est abordée par les romans québécois comme une ville bipolaire, dont les fractures réelles, entre haute et basse-ville comme entre centre institutionnel et périphérie habitée, constituent un pré-texte, qui suggère aux romanciers des conflits et aiguillonne la narrativité de leurs oeuvres. La difficulté des personnages à s’approprier leur ville dévoile une Québec dont la dualité manifeste un rapport problématique à l’altérité. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Québec, représentation de la ville, roman québécois moderne et contemporain, espace narratif, histoire littéraire, thématique, sociocritique, sociologie de la littérature, cartographie

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Robert, Lucie
Mots-clés ou Sujets: Québec (Québec) dans la littérature / Villes dans la littérature / Roman québécois / Littérature québécoise / 20e siècle / 21e siècle
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 31 mai 2022 10:14
Dernière modification: 31 mai 2022 10:14
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15537

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