Létourneau, René
(2017).
« Le statut de la syntaxe dans un traité de grammaire du XIIIe siècle » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en philosophie.
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Résumé
La présente étude porte sur la pensée syntaxique d'un grammairien anonyme qui enseignait à l'université, probablement de Paris, au milieu du XIIIe siècle. À partir de l'édition critique inédite de ses Communia (un commentaire composé de questions et de réponses construites sous la forme dialectique) sur les livres à la base de l'enseignement de la syntaxe en ce bas Moyen Âge (les livres XVII et XVIII des Institutions grammaticales de Priscien rédigés dans l'Antiquité tardive), nous exposons et expliquons les fondements épistémologiques de ce qui était considéré comme la troisième partie de la grammaire, la science de la construction d'une phrase (syntaxe ou diasynthétique). La définition de la nature scientifique de la syntaxe est ainsi directement guidée par les préceptes aristotéliciens. Mais la construction grammaticale n'est pas un principe en soi ; elle a des causes : ce sont les parties du discours (nom, verbe, participe, pronom, préposition, adverbe et conjonction) qui présentent toutes une manière de signifier les choses qui leur est propre. Conçues selon les paramètres de la philosophie d'Aristote, de ses commentateurs et de toute une tradition grammaticale latine, ces manières de signifier sont sémantiquement ancrées dans les propriétés physiques et métaphysiques des choses, le nom par exemple signifiant la substance en repos douée d'une certaine nature (qualitas) et le verbe l'acte de cette substance. La signification des choses se fait avec des mots (voces) et ces mots, selon qu'ils appartiennent à l'une ou l'autre des parties du discours, possèdent des accidents (c'est-à-dire les propriétés secondaires des mots qui signifient une qualité [par exemple : le temps, le nombre et le genre] accidentelle au noyau sémantique de la signification d'un mot) ; les manières de signifier générales et les accidents sont essentiels en syntaxe, matière où la juste compatibilité entre deux mots dépend essentiellement d'eux. La présentation détaillée de ces éléments de sémantique que sont les modes de signifier généraux et les accidents des mots qui leur sont rattachés est un passage obligé pour un examen subséquent de la notion de construction et de ses fondements. En faisant appel aux textes d'autres auteurs de l'époque – parfois édités, souvent seulement sur manuscrit –, nous découvrons une pensée originale, qui assume d'un côté pleinement son adhésion à l'universalité grammaticale d'inspiration aristotélicienne, mais qui d'autre part peine à délaisser la tradition de la grammaire normative qui portait alors en Europe occidentale sur le cas de la langue latine. Cela a pour effet d'intégrer dans la construction grammaticale les signifiés particuliers des choses beaucoup plus que ne saurait le permettre tout philosophe « épistémologue ».
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : grammaire philosophique, syntaxe, épistémologie, sémantique, dépendance, enseignement universitaire médiéval.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Panaccio, Claude |
Mots-clés ou Sujets: |
Syntaxe / Épistémologie / Sémantique / Langues romanes -- Grammaire / Enseignement universitaire -- Moyen Âge / Communia super totam gramaticam / Priscien / Institutiones grammaticae |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de philosophie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
31 mars 2017 13:07 |
Dernière modification: |
31 mars 2017 13:07 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/9507 |