Malgré la destruction de la valeur actionnariale, les actionnaires approuvent les projets de fusions-acquisitions : comment arrive-t-on à ce résultat?

Ravaonorohanta, Bako Harinivo (2016). « Malgré la destruction de la valeur actionnariale, les actionnaires approuvent les projets de fusions-acquisitions : comment arrive-t-on à ce résultat? » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en administration.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (16MB)

Résumé

La conclusion qui prévaut dans les travaux de recherche sur les fusions-acquisitions est que leurs effets ne sont pas conformes aux attentes des initiateurs des transactions. Dans 80% des cas, les F&A détruisent la valeur actionnariale de l'entreprise acquéreuse (KPMG, 1999). Elles ne permettent pas non plus à l'entreprise de diminuer son coût du capital (M&A Leadership Council, 2011). Les actionnaires sont perdants, mais ils ont approuvé le processus de F&A à un moment ou à un autre. Les administrateurs qui sont censés représenter leurs intérêts les encouragent à approuver les F&A. Ils octroient de gros bonus aux dirigeants pour avoir fait perdre de l'argent aux actionnaires (Grinstein et Hribar, 2004). Comment expliquer que les administrateurs et les actionnaires continuent à donner leur accord bien que les F&A soient associées à de piètres performances? Cette situation nous a intrigués. La littérature sur les F&A n'a pas encore de réponse à ce sujet. En nous référant à la théorie de comportement des agents économiques (Simon, 1976, 2000; Amblard, 2010), si les actionnaires et les administrateurs approuvent les F&A, c'est qu'ils sont convaincus que les F&A sont conformes à leurs intérêts. Si les actionnaires et les administrateurs continuent d'approuver les F&A, c'est peut-être parce qu'on les pousse à croire que c'est une décision rationnelle. Nous faisons ici référence à la gestion des impressions, une pratique qui consiste à manipuler la perception et la décision d'autrui (Merki-Davies, Brennan et McLeay, 2011). En mettant à contribution la théorie de la gestion des impressions, nous cherchons les explications dans le discours des entreprises acquéreuses. Nous proposons donc une approche d'analyse de contenu des documents que les dirigeants des entreprises acquéreuses émettent pour obtenir l'adhésion des actionnaires et des parties prenantes au projet de F&A. Tout au long du processus de F&A, les dirigeants de l'entreprise acquéreuse auront à expliquer le projet aux investisseurs et aux autres parties prenantes (État, analystes, clients, employés, le public). Ils ont à les convaincre du bien-fondé du projet afin de recueillir l'assentiment d'une large majorité d'entre eux. C'est à travers le processus discursif que va se construire la compréhension que les actionnaires et les parties prenantes auront de la F&A. Le discours constitue, de ce fait, un élément clé de l'approbation des F&A. Nous cherchons à comprendre comment les dirigeants construisent leurs discours pour convaincre les actionnaires et les administrateurs d'adhérer au projet de F&A. À notre connaissance, aucune recherche ne s'est encore intéressée à l'analyse des discours émis pour fins de conviction dans l'entreprise acquéreuse. L'analyse de contenu porte sur 1059 communications volontaires adressées par les dirigeants, initiateurs des F&A, aux actionnaires de l'entreprise acquéreuse. La synergie demeure un critère d'évaluation important des F&A pour les actionnaires. Le résultat le plus saillant de cette recherche est le rôle de l'hubris dans leur processus de décision. Les chercheurs situent exclusivement l'hubris au niveau des dirigeants. Nos résultats indiquent qu'on ne peut pas écarter son rôle au niveau des actionnaires. L'hubris semble constituer un facteur favorisant l'approbation des F&A par les actionnaires quand elle est appliquée à la synergie. Les actionnaires approuvent les F&A qui vont générer une valeur « considérable », « substantielle », ou « gigantesque ». Ils comptent sur une équipe de direction « extraordinaire » pour développer la synergie, et créer une valeur « considérable ». Les actionnaires semblent convaincus que l'hubris ne nuit pas à leur intérêt. Quand on dit que l'hubris est l'une des causes de la destruction de valeur dans les F&A, les dirigeants ne peuvent pas être tenus pour seuls responsables. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Fusion-Acquisition, Synergie, Agence, Hubris, Discours, Gestion des impressions, Approbation, Co-occurrence, Analyse de contenu

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Breton, Gaétan
Mots-clés ou Sujets: Entreprises -- Achat / Entreprises -- Fusion / Valeur actionnariale / Administrateurs de sociétés -- Attitudes / Actionnaires -- Attitudes / Communication dans l'entreprise / Analyse du discours
Unité d'appartenance: École des sciences de la gestion
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 20 sept. 2016 15:34
Dernière modification: 20 sept. 2016 15:34
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8859

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...