Gendreau, Yanick
(2015).
« La conservation dans le contexte des changements climatiques au Québec : analyse de vulnérabilité et stratégies d'adaptation » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en biologie.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Les changements climatiques et la perte de biodiversité sont parmi les problématiques environnementales les plus importantes que l'on connait actuellement. Ces problématiques sont telles que deux organismes ont été mis sur pied par les Nations Unies pour documenter leurs causes et leurs multiples impacts : le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES). Dans son dernier rapport, le GIEC estime que les changements climatiques auront des impacts importants sur nos infrastructures, notre mode de vie ainsi que sur la biodiversité. Aussi, les effets de synergie qu'ont les changements climatiques avec les différents stress qui agissent sur la biodiversité (perte d'habitats, pollution, surexploitation, espèces invasives) augmentent le risque d'extinction de plusieurs espèces selon le GIEC. Cette perte de biodiversité pourrait avoir des conséquences importantes, car la biodiversité est étroitement liée aux biens et services environnementaux que nous procurent les écosystèmes. Ainsi, la perte de biodiversité menacerait l'intégrité et la productivité des écosystèmes tels qu'on les connaît aujourd'hui. Dans ce contexte, la conservation de la biodiversité devient une entreprise difficile, mais nécessaire, que les gestionnaires doivent mettre en œuvre. Ce projet de doctorat avait comme objectif général d'appuyer les gestionnaires en conservation de la biodiversité au Québec en développant de nouvelles connaissances et de nouveaux outils de gestion. Ces connaissances et ces outils serviront à mettre en place des stratégies d'adaptation de la biodiversité face aux changements climatiques. Les objectifs spécifiques de ce projet de doctorat étaient : 1) Développer un modèle de cogestion adaptative des aires protégées du Nunavik dans le contexte des changements climatiques. 2) Évaluer la vulnérabilité de plusieurs espèces présentes au Québec aux changements climatiques pour l'horizon 2050. 3) Évaluer l'impact des changements climatiques sur la répartition potentielle des plantes à statut précaire du Québec pour l'horizon 2080. Le chapitre II répond au premier objectif en présentant un modèle de cogestion adaptative des parcs du Nunavik. Cette approche se veut flexible et intégrative, car elle permet de tenir compte de l'évolution des connaissances au sujet de l'effet des changements climatiques sur la biodiversité tout en incluant à la fois les connaissances scientifiques et celles issues du savoir traditionnel (dans ce cas-ci, celui des Inuits du Nunavik). Le chapitre III présente une évaluation de la vulnérabilité de 250 espèces (oiseaux, amphibiens et plantes) aux changements climatiques en utilisant une méthode basée sur les traits biologiques des espèces qui se nomme l'Indice de vulnérabilité aux changements climatiques. Dans ce chapitre, nous avons trouvé que la vulnérabilité variait en fonction des groupes taxonomiques. En effet, les oiseaux sont moins vulnérables que les amphibiens et les arbres. Les espèces considérées comme vulnérables sont celles dites spécialistes en termes d'utilisation de l'habitat, celles faisant face à des barrières anthropiques importantes limitant leurs déplacements et finalement celles dont la capacité intrinsèque de déplacement est limitée. Pour le chapitre IV, nous avons utilisé les résultats de modèles de niches bioclimatiques pour évaluer le changement de répartition potentielle de 136 espèces de plantes à statut précaire listée au Québec pour l'horizon 2080. Les plantes à statut précaire, dont la répartition est souvent limitée par les conditions climatiques nordiques, pourraient voir une expansion de leur aire de répartition au Québec avec le réchauffement du climat. Selon nos résultats, le réchauffement du climat pourrait être une opportunité d'expansion de la répartition pour plusieurs de ces plantes au Québec. Toutefois, les plantes confinées à des habitats spécifiques, comme les sols calcaires, seraient moins susceptibles de profiter de cette opportunité. De plus, il apparait que la vitesse de déplacement des niches bioclimatiques des plantes visées est beaucoup plus rapide que leur capacité de déplacement réelle, ce qui rend une potentielle expansion difficile. Toutes ces connaissances devraient permettre aux gestionnaires de mieux comprendre les impacts des changements climatiques sur la biodiversité au Québec. De plus, ce projet devrait initier une réflexion sur les stratégies d'adaptation qui devraient être mises en place pour protéger la biodiversité du Québec dans le contexte des changements climatiques.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Biodiversité, changements climatiques, Québec, conservation, stratégies d'adaptation, vulnérabilité.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
|
Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Berteaux, Dominique |
Mots-clés ou Sujets: |
Biodiversité -- Conservation / Climat -- Changements -- Québec (Province) / Adaptation aux changements climatiques / Vulnérabilité (Écologie) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences > Département des sciences biologiques |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
03 juin 2016 17:57 |
Dernière modification: |
03 juin 2016 17:57 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/8576 |