Robert, Martin
(2015).
« Disposer de son cadavre : la naissance de la crémation au Québec (1874-1914) » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en histoire.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Ce mémoire porte sur les débats politiques, religieux et scientifiques ayant entouré la naissance de la crémation des cadavres humains, au Québec. En 1901, l'Assemblée législative du Québec adopte une loi autorisant la fondation du premier crématorium au Canada, au cimetière Mont-Royal. Cet événement est une des manifestations de la montée en puissance des mouvements crématistes modernes qui, dès la fin du 18e et plus intensément à la fin du 19e siècle, militent dans plusieurs pays pour réintroduire, après dix-sept siècles d'abandon de ce « rituel païen » dans toutes les sociétés de tradition chrétienne, la crémation en Occident. Susceptible de s'appliquer à tous les chrétiens, cette pratique se heurte à une forte opposition de la part du clergé catholique. Le Saint-Office de Rome publie en 1886 deux décrets interdisant la crémation pour tous les catholiques, dans une tentative de contenir la propagation des associations crématistes en Europe et ailleurs. Dès 1874, la revendication crématiste atterrit au Québec et se manifeste par la parution d'articles de revues et de journaux. Alors, le monopole de l'Église sur la gestion temporelle et spirituelle des morts est un des plus puissants ressorts de son pouvoir sur la société. L'inhumation fonde ce pouvoir. Par ce rituel, on accorde aux morts le repos éternel, après avoir établi la valeur de la vie vécue. Chez les catholiques, le rituel funéraire est donc au cœur de la pratique religieuse. C'est une des voies de passage cruciales dans la reproduction de la communauté de croyants. Le clergé catholique se montre donc intransigeant envers les crématistes, au 19e siècle, puisque toute dissidence relative au rituel funéraire consacré par l'Église risque de fragiliser le système de représentations qui fonde la communauté de croyants sur laquelle le clergé catholique gouverne. Ce mémoire vise, par l'étude spécifique des mouvements crématistes, à retracer ce lien, indissociablement culturel et politique, entre disposition des cadavres et pouvoir social dans le Québec du 19e siècle. J'étudie ici les mutations de la société québécoise de 1874 à 1914, par l'entremise des polémiques entourant son rapport aux cadavres.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : crémation, systèmes de représentations, cadavres, résurrection des corps, communautés de croyants, cimetière Mont-Royal, Québec, 19e siècle.
Type: |
Mémoire accepté
|
Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Petitclerc, Martin |
Mots-clés ou Sujets: |
Crémation. Québec (Province). Histoire. 19e siècle, Crémation. Aspect social. Québec (Province), Crémation. Aspect politique. Québec (Province), Funérailles. Rites et cérémonies. Québec (Province). Histoire. 19e siècle |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département d'histoire |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
26 août 2015 14:54 |
Dernière modification: |
26 août 2015 14:54 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/7193 |