La sociologie israélienne (1948-2000) : de la construction de l'État au colonialisme : une étude de cas des dimensions politiques et sociales du discours

Ratti, Déborah (2014). « La sociologie israélienne (1948-2000) : de la construction de l'État au colonialisme : une étude de cas des dimensions politiques et sociales du discours » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en science politique.

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Résumé

Cette recherche allie la théorie de la pratique de Pierre Bourdieu et la théorie du discours de Michel Foucault afin de comprendre les changements survenus dans la sociologie israélienne entre 1950 et 2000. L'utilisation de ces deux auteurs m'a permise d'appréhender la sociologie israélienne comme un discours construit tant par des facteurs externes qu'internes. En plus du contexte socio-politique qui joue un rôle majeur dans la validation d'une thèse sociologique, des concepts tel que l'auteur comme marqueur social, donné par son habitus et sa propre place dans le champ, ainsi que l'auteur fonction, qui délimite le corpus de textes appartenant à une discipline et crée un système de régulation interne, sont importants pour comprendre la production et la validation d'un discours. Appliqué à la sociologie israélienne, nous voyons que celle-ci a été dominée par l'approche fonctionnaliste d'Eisenstadt et la théorie de la construction de l'État, dans les années 1950 et 1960. Dans les années 1990, la théorie du colonialisme, dont Kimmerling et Shafir sont les représentants, trouve sa place dans le milieu universitaire et donne naissance à une grande controverse. Analyser ce changement de paradigme comme une révolution, tel que le suggère la littérature, montre que la spécificité du contexte israélien reflète un phénomène plus global : le rejet des grands récits ou la remise en question de l'État-nation, l'avancement du postmodernisme et la fragmentation de la discipline en plusieurs domaines de recherches. Toutefois, cela comporte des limites. Premièrement, le contexte socio-politique de chaque période permet de comprendre pourquoi la thèse du colonialisme, qui était déjà présente sur la scène politique israélienne dans les années 1950, n'est reconnue sur le plan académique que dans les années 1990. Deuxièmement, appréhender la sociologie israélienne comme un champ nous permet de mettre à jour les conflits présents dans le milieu disciplinaire alors que l'appréhender comme un discours nous permet de montrer comment le colonialisme en dépit, ou précisément à cause, de son antagonisme n'a pas pu se détacher de la théorie de la construction de l'État. La thèse du colonialisme, bien qu'avançant des idées opposée à celle de la construction de l'État, ne peut toutefois pas s'en émanciper. De ce fait, elle recréée les mêmes biais qu'elle critique et ne parvient pas à être l'outil de libération qu'elle prétend. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Eisenstadt, Kimmerling, Shafir, Bourdieu, Foucault, fonctionnalisme, sociologie critique, construction de l'État, colonialisme, post-sionisme.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur
Directeur de thèse: Bauer, Julien
Mots-clés ou Sujets: 1950-1999, Aspect politique, Aspect social, Colonialisme, Construction de nation, Discours, École de Francfort, Sociologie, Israël
Unité d'appartenance: Faculté de science politique et de droit > Département de science politique
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 09 sept. 2014 14:52
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:28
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6170

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