Essais sur la protection d'emploi et ses impacts sur le bien-être des travailleurs

Lepage-Saucier, Nicolas (2013). « Essais sur la protection d'emploi et ses impacts sur le bien-être des travailleurs » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en économique.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (18MB)

Résumé

Cette thèse en trois volets explore l'impact de la protection d'emploi et d'autres institutions du marché du travail sur la consommation, les heures de travail et le stress au travail au moyen d'une approche principalement empirique. Le premier volet examine l'impact des licenciements et des coupures involontaires d'heures de travail sur la consommation des ménages à partir des données du Current Population Survey (CPS) des États-Unis et de son supplément de décembre sur la sécurité alimentaire. Des estimés par appariement par score de propension et régressions linéaires sont utilisés pour comparer la réaction des travailleurs aux licenciements et aux pertes involontaires d'heures de travail. Les résultats montrent que l'impact d'un licenciement avec promesse de rappel au travail dans les six mois est de -13.7%. Il est en revanche non significatif pour les licenciements avec date de retour connue ou pour les pertes d'heures. Ces chocs sur le marché du travail sont modélisés par un processus de Markov. Les données du CPS sont utilisées pour calculer les flux entre états et les pertes de court et de long terme associées à chaque choc. Grâce au modèle, on peut simuler les réponses de la consommation des ménages aux chocs, comparer ces réponses aux données réelles, calculer les pertes de bien-être qu'ils entraînent et évaluer l'impact qu'auraient des réformes à l'assurance chômage. À nouveau, les pertes d'heures ont un impact négligeable comparé aux licenciements prolongés. Les réformes de l'assurance emploi offrent de modestes bénéfices en termes de stabilisation du revenu. Le deuxième volet s'intéresse à l'impact de la protection d'emploi sur la variabilité des heures de travail et le temps supplémentaire. Dans un modèle théorique, une firme choisit le nombre de ses travailleurs et les heures de travail en réponse à des variations de la demande et en présence de coûts d'ajustement de la main d'œuvre. Ces coûts augmentent la variabilité des heures de travail. De plus, si la firme se voit imposer un minimum d'heures de travail par travailleur, il en résulte une diminution de l'emploi moyen et une augmentation des heures moyennes de travail. Pour tester ces mécanismes empiriquement, deux prédictions sont dérivées du modèle : (i) les coûts d'ajustement augmentent la variabilité des heures de travail, spécialement dans les secteurs à haut taux de licenciement; (ii) une augmentation temporaire de la demande de travail accroîtra la demande d'heures de travail, surtout en présence de coûts d'ajustement de la main d'œuvre. Ces prédictions sont testées grâce aux différences de préavis de licenciement individuels et collectifs existant entre les provinces canadiennes. Chaque prédiction est vérifiée pour les préavis individuels. L'impact des préavis individuels sur le temps supplémentaire dans les secteurs à hauts taux de licenciement est positif et significatif, mais il est n'est pas statistiquement différent de zéro pour le temps supplémentaire dans les secteurs à bas taux de licenciement. L'effet du taux d'emploi sur l'utilisation du temps supplémentaire est positif et significatif pour les provinces avec long préavis individuels, mais négligeable quand les préavis sont courts. Les préavis collectifs n'ont pas d'impact mesurable. Finalement, le troisième volet étudie les effets de la protection d'emploi sur le stress au travail et le bien-être des travailleurs. Ces législations devraient bénéficier aux travailleurs en réduisant le risque de licenciement. Mais il est aussi possible qu'elles aient des effets pervers. Si licencier un travailleur est onéreux, l'entreprise peut chercher à faire pression sur le travailleur ou le surveiller dans le but de le licencier pour faute. Une analyse exhaustive est entreprise afin de vérifier si la protection augmente ou diminue le stress au moyen de sept sondages de pays de l'OCDE et de l'Enquête nationale sur la santé de la population du Canada. Les effets obtenus sont hétérogènes entre secteurs et entre chaque composante de la protection d'emploi. La protection d'emploi augmente significativement le stress des travailleurs dans les secteurs à haute destruction d'emploi par rapport au stress dans les autres secteurs avec interprétation causale. Quand on décompose l'effet total, la protection d'emploi accroît significativement le stress dans les secteurs à haute destruction d'emploi et le diminue dans les secteurs à basse destruction d'emploi. Lorsqu'on s'intéresse aux sous-composantes de la protection d'emploi, son effet positif sur le stress provient principalement des limitations imposées aux licenciements collectifs, des restrictions à l'usage des contrats temporaires et, finalement, de l'interaction entre ces restrictions, la protection individuelle et la protection collective. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Protection d'emploi, consommation, heures de travail, temps supplémentaire, stress au travail

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur
Directeur de thèse: Marceau, Nicolas
Mots-clés ou Sujets: Bien-être, Consommation, Employé permanent, Horaire de travail, Licenciement, Sécurité d'emploi, Stress au travail, Travailleur, Canada, États-Unis, Pays de l'OCDE
Unité d'appartenance: École des sciences de la gestion
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 09 sept. 2014 14:58
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:28
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/6165

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...