Hains, Lyne
(2010).
« Voix de mères et voix de filles dans le théâtre des femmes au Québec depuis 1960 » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études littéraires.
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Résumé
Dans les études portant sur le théâtre québécois, très peu d'espace est consacré aux femmes dramaturges. Après avoir lu l'ensemble des textes dramatiques du répertoire féminin, nous avons repéré une problématique récurrente, soit celle de l'ombrageuse relation mère-fille. Cette relation revêt une importance majeure dans l'identité féminine, dans les liens que les filles et les femmes entretiennent les unes avec les autres. Il a un impact décisif sur la vie et sur le cheminement des femmes, autant dans leur intimité que dans leur vie sociale. Un double cadre théorique a servi à la rédaction de notre thèse. Le cadre théorique principal de notre thèse se composera des textes de théoriciennes qui ont étudié l'union mère-fille (Rich, Irigaray, Couchard...). Notre démarche sera donc de nature psychanalytique puisque cette théorie répond, de façon adéquate et opportune, aux questions portant sur l'évolution de l'être humain. Il va sans dire que le langage utilisé devra être emprunté à la dramaturgie. De la structure textuelle au personnage en passant par le langage, plusieurs écrits critiques soutiendront l'étude des éléments composant les textes du corpus. Ce deuxième cadre théorique, composé de dispositifs de l'analyse théâtrale, servira à faire ressortir des éléments clés des textes, à découvrir certains principes organisateurs, certains types de paroles (Ryngaert, Ubersfeld, Sarrazac, Pavis, etc.). Les années 1960-1973 verront apparaître, dans le théâtre féminin québécois, la voix de la mère, qui se joindra à la voix de la fille pour exprimer les difficiles relations qui les opposent. Les mères prendront la parole, contrairement à ce qui se passe dans le roman québécois, où la mère ne deviendra narratrice que beaucoup plus tard. Deux pièces retenues, Le temps sauvage (1967) d'Anne Hébert et Encore cinq minutes (1967) de Françoise Loranger, témoignent de ce moment historique. Lors de l'essor du féminisme des années 1970 (1974-1979), les filles chercheront à sortir de leur emprisonnement en sommant la mère de comparaître devant elles et en la condamnant sans possibilité d'appel, allant jusqu'à tuer symboliquement cette gardienne des valeurs de la société patriarcale. Le matricide traduit donc une volonté de libération. Empruntant des formes éclatées, des monologues et une structure semblable à celle d'un procès, ces auteures écartent le réalisme, qu'elles associent au patriarcat. Les pièces plus représentatives de cette période sont sans aucun doute À ma mère, à ma mère, à ma mère, à ma voisine, de Gagnon, Laprade, Lecavalier et Pelletier et « Les vaches de nuit» de Jovette Marchessault. La troisième période (1980-1999) verra naître plusieurs voies théâtrales différentes. L'une des voies marquera un retour à un théâtre plus réaliste, à une structure dialogique, puisque les filles réagiront avec vigueur, voulant anéantir l'héritage que leur mère leur a légué, même si cette lutte doit les mener vers un destin tragique. La deuxième voie présente des dramaturges qui, par des procédés allant du témoignage à l'utilisation d'un espace du récit, institueront l'espoir qui pourra enfin permettre aux mères et aux filles de partager leurs attentes et leur vie intérieure. Quant à la troisième voie, née plus tard, à la fin des années 1990, elle est mise de l'avant par des jeunes femmes qui utiliseront l'onirisme et les monologues fragmentés pour dénoncer la mère féministe et permettre à la fille d'inventer sa propre voie, au prix, une fois de plus, d'un matricide. Jocelyne Trudelle trouvée morte dans ses larmes (1983) de Marie Laberge, La déposition (1988) d'Hélène Pedneault, Baby Blues (1989) de Carole Fréchette, Les divines (1996) de Denise Boucher et Dévoilement devant notaire (2002) de Dominick Parenteau-Lebeuf feront donc l'objet d'une analyse en profondeur.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : théâtre québécois, théâtre des femmes, rapport mère-fille, relation mère-fille, Anne Hébert, Françoise Loranger, Pol Pelletier, Jovette Marchessault, Marie Laberge, Carole Fréchette, Denise Boucher, Hélène Pedneault, Dominick Parenteau-Lebeuf, Louise Dupré.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur |
Directeur de thèse: |
Saint-Martin, Lori |
Mots-clés ou Sujets: |
Théâtre québécois, Écrivaine, Dramaturge, Écriture féminine, Relation mère-enfant, Mère, Fille, Théâtre féministe |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
04 nov. 2010 17:43 |
Dernière modification: |
01 nov. 2014 02:16 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/3434 |