Étude descriptive de la variation prosodique des marques d'association spatiale dans la structure du récit en langue des signes québécoise

Pilarski, Alexandra (2009). « Étude descriptive de la variation prosodique des marques d'association spatiale dans la structure du récit en langue des signes québécoise » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en linguistique.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (3MB)

Résumé

Ce mémoire porte sur la variation prosodique dans l'utilisation de quatre stratégies d'association spatiale dans la structure du récit en langue des signes québécoise (LSQ). Une des fonctions de la prosodie qui nous intéresse dans cette étude est le rôle qu'elle joue au niveau discursif dans la structure de l'information. Les langues des signes utilisent des stratégies manuelles et non manuelles pour mettre en relation les éléments entre eux et pour construire la trame spatiale du discours. En LSQ, quatre marques ont été observées dans la structure de l'information: le signe POINTÉ, la localisation d'un élément sur un locus, l'inclinaison latérale du tronc et la direction du regard (Parisot, 2003 ; Parisot et Rinfret, 2007). Par ailleurs, la construction du récit, telle que présentée par Labov et Waletzky (1967), participe également à la structure de l'information en découpant le récit en différentes étapes narratives. Hormis les différentes fonctions que remplit la prosodie au sein de la langue, elle joue également un rôle facilitateur dans l'acquisition du langage en ce qu'elle constitue le trait perceptuel le plus saillant dans un discours adressé à un adulte versus à un enfant (Ferguson, 1964). Des modifications prosodiques, facilitant la segmentation des phrases en syntagmes et la reconnaissance des frontières phrastiques pour les jeunes enfants, ont été relevées tant dans les langues orales que dans les langues signées. L'objectif de ce mémoire est de décrire la distribution de quatre marques dans l'environnement du nom et la variation accentuelle de ces marques dans deux types de discours et à discuter de l'emploi des formes accentuées en fonction de la structure du récit afin de présenter un portrait des caractéristiques d'un discours adressé à des enfants en LSQ. Notre description se base sur deux discours naturels produits en LSQ pour notre analyse descriptive. Ce sont deux récits d'expérience personnelle produits par un signeur sourd adulte dont la LSQ est la langue de référence. Le premier de ces discours est adressé à des adultes sourds et entendants (discours I) et le second à des enfants sourds âgés de 5 ans (discours II). Les résultats obtenus montrent que le signeur s'adressant à des adultes n'utilise dans la majorité des cas qu'une seule stratégie pour situer un nom dans l'espace alors que dans le discours adressé aux enfants, il emploie dans la majorité des cas deux stratégies. Par ailleurs, nous avons observé que la forme accentuée des marques manuelles est plus diversifiée dans le discours adressé aux enfants que dans celui adressé aux adultes. De plus, en regard de la combinaison des marques accentuées, le signeur emploie dans la majorité des cas deux formes accentuées manuelles combinées lorsqu'il s'adresse aux enfants alors que dans le discours I il utilise une seule forme accentuée. Enfin, dans les deux discours, nous avons relevé une variation accentuelle dans deux principales étapes narratives: celle de la présentation des protagonistes, du lieu de l'histoire et celle de la trame événementielle. Le signe POINTÉ accentué sur les noms situés est utilisé dans les deux discours à l'étape de la présentation. La localisation accentuée est quant à elle utilisée dans le discours Il principalement dans la présentation du récit et dans la trame événementielle dans le discours adressé aux adultes. L'étape de la trame événementielle est la seule étape narrative où le signeur combine deux stratégies accentuées et ce dans les deux discours. Les résultats de notre étude apportent une première description des distinctions observées dans un discours adressé à un adulte versus à un enfant en LSQ jusque-là jamais encore analysées. Ces différences montrent une distribution des marques (accentuées ou non) plus variée dans le discours adressé aux enfants en combinant la plupart du temps plusieurs stratégies d'association spatiale. Il nous a semblé pertinent de travailler sur ce sujet pour enrichir la littérature en LSQ concernant les modifications relevées dans un message adressé à des enfants versus à des adultes afin de constituer du matériel pédagogique pour les formateurs dans les écoles bilingues LSQ/français. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Langue des signes québécoise, Prosodie, Accentuation, Récit, Nom, Espace.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Parisot, Anne-Marie
Mots-clés ou Sujets: Langue des signes québécoise, Prosodie, Narration, Perception spatiale, Analyse du discours, Accent
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de linguistique
Déposé par: RB Service des bibliothèques
Date de dépôt: 02 févr. 2010 19:33
Dernière modification: 01 nov. 2014 02:12
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/2530

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...