Nguyen, Minh Quang
(2009).
« Le totalitarisme, ou, Le meurtre du langage » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en communication.
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Résumé
Ce mémoire cherche à situer les conséquences de l'émergence de différentes formes de totalitarisme sur le langage. L'épistémologie et la méthode de travail qui sous-tendent ce travail théorique sont fortement inspirées de la pensée politique d'Hannah Arendt et de la sociologie dialectique de Michel Freitag. La réflexion théorique présentée dans ces pages montre d'abord, à partir d'une analyse arendtienne du totalitarisme, que ce dernier est caractérisé par une forme de domination totale sur la vie humaine et qu'il permet le déploiement de deux moments du mal: le mal radical et la banalité du mal. Le mal radical renvoie à l'idée de rendre la vie humaine superflue alors que la banalité du mal renvoie à l'absence de pensée. Nous verrons dès lors que le mal est une sortie de l'humanité par l'humain. Par la suite, nous ferons le lien entre le langage, l'humain et la pluralité humaine. Ce faisant, nous serons en mesure de penser le langage dans sa relation à l'être humain nous permettant ainsi de saisir conceptuellement ce que signifie
l'humanité. Dans les troisième et quatrième chapitres, nous analyserons les modalités par lesquelles le langage se déploie dans les contextes totalitaires du 20e siècle puis dans le contexte postmoderne. L'hypothèse que nous soutenons dans ce mémoire est que toutes formes de totalitarisme, pour exercer une domination totale sur le corps social, doit perpétrer un crime que nous appelons le
« meurtre du langage ». Les résultats de notre analyse sont multiples. II est question d'un meurtre parce que le langage est quelque chose de vivant. II est aussi question de meurtre parce qu'un langage humain permet au sujet d'entrer réflexivement en rapport avec le monde et avec lui-même, chose que la logique totalitaire veut annuler. L'ingénierie linguistique perpétrée par les totalitarismes viserait donc à annuler cette dimension du langage en orchestrant une refonte linguistique radicale. Cependant, le meurtre du langage n'est pas quelque chose de final, puisque contrairement à des formes de vies biologiques, le langage est une forme de vie qui ne peut que mourir si elle est oubliée des hommes. Dans ce sens, le meurtre du langage est un processus réversible. Et c'est parce que c'est réversible qu'il est important de saisir conceptuellement le modus operandi de ce crime. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Totalitarisme, Langage, Hannah Arendt, Michel Freitag, Nazisme, Postmodernité, Propagande.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Pichette, Jean |
Mots-clés ou Sujets: |
Totalitarisme, Langage, Propagande, National-socialisme, Postmodernisme, Arendt Hannah 1906-1975, Freitag Michel 1935- |
Unité d'appartenance: |
Faculté de communication |
Déposé par: |
RB Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
11 sept. 2009 15:05 |
Dernière modification: |
01 nov. 2014 02:10 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/2243 |