L'approche à « double-regard » et son potentiel de soutenir l'avènement d'aires protégées à initiative autochtone au Québec

Voyer, Marie-Michèle (2025). « L'approche à « double-regard » et son potentiel de soutenir l'avènement d'aires protégées à initiative autochtone au Québec » Essai. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences de l'environnement.

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Résumé

Fondées sur vision autochtone de la conservation prônant le respect, l’interdépendance et la réciprocité, les aires protégées et de conservation autochtones (APCA), désormais reconnues sur la scène internationale comme des solutions efficaces pour enrayer la perte de biodiversité, s'avèrent souvent plus performantes que les approches étatiques classiques. Dans cet ordre d'idée, le Canada s'est engagé à la mise en place d'APCA en 2018 en vue de protéger 30% de ses milieux terrestres et aquatiques d'ici 2030. Pour sa part, le Québec adhère à un modèle similaire par le développement d'aires protégées à initiative autochtone (APIA) depuis février 2021. Ces projets qui favorisent la conservation bioculturelle se développent sur le globe depuis qu'un consensus scientifique existe du fait que la perte de diversité biologique s'avère intrinsèquement reliée à celle de la perte de la diversité culturelle. Puisque l'humain est aujourd'hui confronté à une crise sans précédent qui menace son existence, les effets dévastateurs de la sixième extinction de masse des espèces sur Terre, causée par les activités humaines, attirent l'attention internationale et exigent un changement de paradigme de la conservation. Justement, l'incitatif à protéger les éléments écologiques en y intégrant l’humain, ses langues et ses cultures, s’avère aujourd’hui reconnu comme une solution crédible et efficace. Dans ce contexte, les peuples autochtones jouent un rôle central et revendiquent leur rôle en termes de protection et de gestion environnementale, compte tenu de leurs savoirs qui leur ont permis de vivre durablement depuis des temps immémoriaux, en connexion avec le vivant et le non-vivant. Toutefois, peu de projets d'APCA et aucun projet d'APIA n'ont vu le jour. Devrions-nous craindre une instrumentalisation de cet outil législatif aux fins d’un système en quête de "réconciliation" ? Comment mettre en place de réelles aires protégées qui servent les communautés autochtones ? L'intégration de l'approche à "double-regard" au processus de travail partenarial nécessaire à leur réalisation semble une piste de solution selon des instances dirigées par les Premières Nations. Il s'agit d'une manière de faire et d'être ensemble qui a pour objectif le coapprentissage et la coproduction de savoirs depuis des perspectives autochtones et allochtones. Cette approche mise sur l'établissement de relations respectueuses et justes capables de guider des actions de conservation culturellement et scientifiquement adéquates et durables. Cet essai a pour objectif d'identifier les défis et les écueils de la mise en oeuvre de projets de conservation de la diversité bioculturelle, plus précisément les APCA, et cerner le potentiel de l'approche à "double-regard" dans leur mise en oeuvre. Depuis une posture décoloniale et située, la méthodologie de recherche consiste en une revue de littérature scientifique et grise portant sur la conservation bioculturelle, les APCA et leurs défis en considérant deux cas québécois d'application de l'approche à "double-regard". Une analyse de son potentiel est réalisée grâce à l'élaboration d'un modèle basé sur des concepts allochtones et autochtones. Les résultats de cette recherche démontrent que son application a le potentiel de soutenir la mise en oeuvre d'APCA lorsque la gouvernance, la culture et la vision du monde autochtones transcendent les étapes de réalisation. Son application ne se voit possible qu'en développant des relations basées sur une volonté de soutenir une vraie réconciliation et d'agir en réciprocité. Ainsi, cela permet d'utiliser les savoirs autochtones et occidentaux sans qu'une perspective domine l'autre, donnant lieu à une compréhension plus globale d'enjeux socioécologiques ainsi qu'à des réponses de conservation plus durables aux bénéfices mutuellement partagés. Il reste que d'en dégager les résultats escomptés demande du temps et de l'engagement. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : conservation, diversité bioculturelle, aire de protection et de conservation autochtone, savoirs traditionnels autochtones, droits autochtones, approche à "double-regard", two-eyed seeing, application

Type: Essai (document diplômant)
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Brière, Laurence
Mots-clés ou Sujets: Aires protégées et de conservation autochtones / Conservation de la biodiversité / Savoirs traditionnels autochtones / Québec (Province)
Unité d'appartenance: Instituts > Institut des sciences de l'environnement (ISE)
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 30 mai 2025 14:49
Dernière modification: 30 mai 2025 14:49
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18799

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