Diaz Torres, Sirley Damelia
(2024).
« Intelligibilité, compréhensibilité et accent perçu de locuteurs hispanophones de français langue seconde selon des locuteurs francophones ayant différents degrés de familiarité avec l'espagnol » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en didactique des langues.
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Résumé
Les hispanophones adultes qui apprennent le FLS à Québec doivent affronter les défis de se faire comprendre par leurs interlocuteurs (Beaulieu et al., 2021). Moyennant quelques efforts, ils peuvent y réussir, mais ils n’ont aucun contrôle sur le profil de leurs interlocuteurs. Les recherches actuelles ont abordé les facteurs influençant l’intelligibilité, la compréhensibilité et l’accent perçu, mais la plupart de ces études se sont focalisées sur l’anglais L2. À notre connaissance, seuls Bergeron et Trofimovich (2017) se sont concentrés sur les hispanophones dans le contexte de l’apprentissage du FLS. Afin de combler cette lacune, nous avons posé ces deux questions de recherche : quel est l’effet du degré de familiarité d’interlocuteurs francophones avec l’espagnol sur l’évaluation de l’intelligibilité, la compréhensibilité et l’accent perçu dans le discours d’apprenants hispanophones de FLS?; quelles sont les erreurs linguistiques qui influencent le plus la compréhensibilité du discours d’apprenants hispanophones de FLS, selon des interlocuteurs francophones avec différents degrés de familiarité avec l’espagnol? Trois groupes de participants ont évalué les enregistrements des discours produits par des locuteurs hispanophones de FLS : Québécois francophones ayant au moins un niveau oral intermédiaire en espagnol L2 (groupe 1), Québécois francophones n’ayant pas appris formellement l’espagnol, mais étant régulièrement exposés au français avec un accent étranger hispanophone (groupe 2) et Québécois francophones n’ayant reçu aucune formation en enseignement, en linguistique, en pédagogie ou en psychologie, ne parlant pas l’espagnol L2 et n’étant pas exposés régulièrement au français avec un accent hispanophone (groupe 3). Pour répondre à nos questions de recherche, nous avons opté pour les instruments suivants : la transcription d’un enregistrement produit par un des locuteurs hispanophones pour évaluer l’intelligibilité et une échelle de Likert a servi à évaluer la compréhensibilité, l’accent perçu et les erreurs qui pourraient influencer l’évaluation de la compréhensibilité. Les participants résidaient dans différentes régions de la province de Québec. Les données recueillies ont été analysées grâce à une ANOVA à un facteur afin de déterminer s’il existait des différences en termes d’intelligibilité, de compréhensibilité et d’accent perçu entre les trois profils de locuteurs francophones (question de recherche 1). Une analyse corrélative et de régression linéaire a par ailleurs été menée pour déterminer les types d’erreurs influençant le plus le jugement de la compréhensibilité (question de recherche 2). Les résultats révèlent qu’il n’existe pas de différence significative au niveau de l’intelligibilité, de la compréhension et de l’accent perçu pour les Québécois francophones ayant différents degrés de familiarité avec l’espagnol. Les erreurs de voyelles, les erreurs de consonnes, les marques d’hésitation et les erreurs grammaticales peuvent potentiellement prédire la compréhensibilité. Ce constat pourrait faciliter la sélection des types d’erreurs à cibler pour les enseignants et les futurs enseignants de FLS.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : intelligibilité, compréhensibilité, accent perçu, français langue seconde