Degré-Pelletier, Janie
(2024).
« Patrons de connectivité fonctionnelle sous-jacents au raisonnement fluide en autisme » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.
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Résumé
Le raisonnement fluide est une habileté désormais considérée comme une force cognitive en autisme, pouvant être observée par des pics de performance dans ce type de tâches. Sur le plan neurofonctionnel, cette force caractérisant le fonctionnement cognitif des autistes se manifeste par un recrutement distinctif de leurs régions cérébrales. Malgré l’importance des aspects développementaux dans l’autisme, aucune étude n’a encore documenté les patrons de connectivité fonctionnelle sous-jacents au raisonnement chez des enfants et adolescents autistes. L’objectif de la thèse était d’examiner l’influence de trois variables, soit la nature de la tâche, la complexité des problèmes de raisonnement et l’âge des participants, sur la connectivité fonctionnelle sous-jacente au raisonnement d’enfants et d’adolescents autistes. Les deux études de la thèse ont permis de documenter les patrons de connectivité fonctionnelle pendant une tâche présentant des problèmes au contenu (visuospatial versus sémantique) et à la complexité (appariement visuel versus raisonnement) variés, chez un échantillon d’enfants autistes et typiques, âgés de 6 à 15 ans. Les résultats de la première étude montrent que les enfants autistes présentent des patrons de connectivité distincts en comparaison aux enfants typiques, une différence qui fluctue en fonction du type de tâche (visuospatial versus sémantique) et de la complexité des problèmes, malgré des performances similaires entre les deux groupes. Plus précisément, lors des problèmes de raisonnement sémantique, aucune différence n’a été observée entre les groupes. Lors des problèmes de raisonnement visuospatial, les enfants autistes ont présenté de la surconnectivité occipitale-occipitale, occipitale-temporale et occipitale-frontale par rapport aux enfants typiques, un résultat opposé à ce qui avait été précédemment obtenu avec des échantillons d’adultes autistes. Dans la deuxième étude de la thèse, il a été possible d’observer que les enfants typiques montrent une augmentation de la force de connectivité entre de multiples régions (c.-à-d., occipitale-frontale, occipitale-pariétale, frontale-pariétale, frontale-temporale et frontale-occipitale) avec l’âge pendant le raisonnement visuospatial. En revanche, aucune association n’a été trouvée entre l’âge et la force de connectivité entre les régions d’intérêts et l’ensemble du cerveau chez les enfants autistes pendant ce type de problèmes. En approfondissant ce résultat, en divisant les groupes en fonction de leur âge, les enfants autistes (âgés de 6 à 11 ans) ont montré une connectivité occipitale-frontale et frontale-insulaire plus importante que les enfants typiques, alors que les adolescents autistes et typiques (âgés de 12 à 15 ans) n’ont montré aucune différence de connectivité fonctionnelle pendant le raisonnement visuospatial. En ce qui concerne le raisonnement sémantique, les enfants autistes ont présenté une augmentation de la connectivité occipitale-temporale avec l’âge, accompagnée d’une diminution de connectivité frontale-pariétale, frontale-temporale et frontale-occipitale avec l’âge. Pour leur part, les enfants typiques ont montré une augmentation de la connectivité frontale-occipitale et frontale-frontale avec l’âge. Ensemble, les résultats de ces deux articles suggèrent que les différences observées entre les autistes et les typiques en matière de connectivité fonctionnelle seraient influencées par de multiples variables, telles que le type de tâche, la complexité des problèmes et l’âge des participants. Ces travaux de recherche ont des implications théoriques importantes, notamment en ce qui concerne le modèle de sous-connectivité en autisme et le modèle développemental. La thèse souligne l’importance de prendre en considération la nature de la tâche, les processus cognitifs sous-jacents, les caractéristiques individuelles et le développement pour mieux comprendre les particularités du fonctionnement cérébral des individus autistes dans toute leur complexité.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : autisme, raisonnement, visuospatial, développement, connectivité fonctionnelle, IRMf
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Soulières, Isabelle |
Mots-clés ou Sujets: |
Autisme / Raisonnement / Cognition / Connectivité fonctionnelle |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
07 janv. 2025 15:02 |
Dernière modification: |
07 janv. 2025 15:02 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/18387 |