L'activité physique et la régulation émotionnelle chez les adultes présentant un trouble de la personnalité limite

St-Amour, Samuel (2024). « L'activité physique et la régulation émotionnelle chez les adultes présentant un trouble de la personnalité limite » Thèse. Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Doctorat interdisciplinaire en santé et société.

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Résumé

Le trouble de la personnalité limite (TPL) est caractérisé par une instabilité de l’image de soi, des relations interpersonnelles et des affects. Il est très fréquemment comorbide à d’autres troubles mentaux et somatiques. Une des caractéristiques centrales du TPL ayant un impact sur la qualité de vie est la dysrégulation émotionnelle. Elle serait aussi à l’origine des différents symptômes liés au trouble. De son côté, l’activité physique (AP) est un traitement efficace basé sur les données probantes pour plusieurs troubles de santé comorbides au TPL. De plus, l’AP aide à la régulation émotionnelle tant dans la population générale que chez les individus avec un trouble mental. Toutefois, aucune étude à ce jour n’a examiné l’effet de l’AP sur la régulation émotionnelle chez les individus avec un TPL. Cette thèse en 3 études a pour objectif d’analyser l’effet de l’AP sur la régulation émotionnelle chez les adultes avec un TPL et d’en documenter les habitudes et préférences dans cette population. L’étude 1 de cette thèse a un devis contrôlé randomisé et compare l’effet d’une séance de vélo stationnaire de 20 minutes à une vidéo émotionnellement neutre suivant l’induction d’émotions négatives. Les 28 participants de cette étude ont visionné une vidéo validée pour induire des émotions négatives puis ont été randomisés dans une des 2 conditions. Leurs affects ont été mesurés à 7 reprises à l’aide de 2 échelles visuelles analogues soit : avant et après l’induction émotionnelle et au début, toutes les 5 minutes durant et à la fin de la condition étudiée. Les résultats de cette étude montrent une augmentation des affects positifs au cours des 20 minutes des conditions expérimentales sans différence significative entre l’AP et la vidéo de contrôle. Toutefois, l’induction émotionnelle a eu un effet variable chez les participants et certains participants assignés à la vidéo de contrôle ont utilisé ce temps pour pratiquer la méditation pleine conscience. Ces réactions inattendues peuvent donc masquer une différence réelle entre l’effet de l’AP et celui de la vidéo. L’étude 2 prenait la forme d’un sondage en ligne distribué dans 8 pays. L’objectif était de décrire les habitudes, préférences et barrières principales liées à l’AP chez les adultes avec un TPL. Le sondage a été complété par 192 individus avec un TPL. En moyenne, les répondants ont déclaré faire un peu plus de 600 minutes d’AP d’intensité modérée à vigoureuse par semaine. Environ 66% des répondants étaient considérés actifs selon les recommandations internationales. Les principales barrières à la pratique d’AP étaient d’avoir un ami à la maison, d’avoir d’autres engagements et d’être en rémission d’une blessure. Les modalités préférées pour la pratique d’AP sont seul, supervisé par un professionnel et à l’extérieur. Ces résultats sont importants à prendre en compte dans la future planification d’intervention en AP auprès de cette population pour favoriser un taux de participation élevé. Finalement, l’étude 3 est une série de 7 devis expérimentaux à cas uniques à méthode mixte. Dans cette étude, chaque participant complète le protocole d’une durée de 8 semaines alternant les phases de contrôle et d’intervention. Durant les 8 semaines, les émotions sont mesurées triquotidiennement à l’aide de questions envoyées par téléphone aux participants. Les 2 premières et les 2 dernières semaines du protocole correspondent aux phases de contrôle alors que les 4 semaines centrales forment la phase d’intervention. Celle-ci comprend 3 séances hebdomadaires d’AP supervisée d’une durée d’une heure chacune. Cette intervention est associée à une diminution du niveau d’émotions négatives et une augmentation du niveau d’émotions positives tant au niveau individuel qu’au niveau interindividuel. Les analyses qualitatives réalisées lors de cette étude mettent en lumière une diminution de la réactivité aux stimuli irritants rencontrés dans le quotidien des participants. Ainsi, l’AP aiderait à diminuer les émotions négatives vécues ainsi que la réactivité à ces émotions. Cette thèse présente donc les résultats préliminaires des effets de l’AP sur la régulation émotionnelle chez les adultes avec un TPL. Elle pose les bases d’un domaine de recherche novateur. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : activité physique, trouble de la personnalité limite, régulation émotionnelle, devis expérimentaux à cas unique, méthode mixte

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Bernard, Paquito
Mots-clés ou Sujets: Trouble de personnalité limite / Régulation émotionnelle / Activité physique / Santé mentale
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 22 août 2024 14:38
Dernière modification: 24 sept. 2024 08:34
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17959

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