Belisle, Sophie Anne
(2023).
« Création d'un contre-monument urbain par l'exploration du potentiel émancipateur de l'érotisme dans une pratique artistique micropolitique » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en arts visuels et médiatiques.
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Résumé
Dans ma pratique, je cherche à comprendre comment l’érotisation de l’espace public par le dessin me permet de m’émanciper des normes capitalistes et patriarcales qui régissent mes comportements privés et publics. La première étape de mon projet de recherche-création vise à identifier comment ces normes se présentent dans l’espace public. Choisis pour la manière évidente et symbolique qu’ils ont de communiquer les valeurs des systèmes qui m’intéressent, j’ai analysé les monuments en espace public, spécifiquement ceux de la collection du Bureau d’art public de la Ville de Montréal. C’est à travers ma pratique en dessin, et poussée par mes envies libidineuses d’émancipation, que j’ai été attirée d’instinct vers ces corps merveilleusement sculptés aux textures sensuelles. Mon investigation m’a menée à comprendre comment ces monuments sont des outils de transmission des stéréotypes de genre, et, plus largement, du système capitaliste et colonial. Par exemple, 88 % des individus sont des personnages historiques masculins et plus de la moitié d’entre eux ont pris part à des événements violents. D’un autre côté, 77 % des statues étudiées sont des allégories féminines, donc des corps véhiculant majoritairement des idées d’hommes puisque ceux-ci représentent 92 % des artistes de la collection. Ensuite, j’ai cherché à saisir le processus d’internalisation de ces systèmes dans ma pensée, plus précisément dans ma vision de l’érotisme. Intuitivement, et toujours par le dessin, j’ai utilisé mon alter ego pour interroger la contribution des pratiques commémoratives à la naturalisation de l’hétéronormativité, à la normalisation de la dépossession des corps par la repronormativité, et au sentiment de honte comme mécanisme qui maintient ces systèmes en place. Finalement, pour mon projet d’exposition finale, j’ai exploré la notion d’érotisme queer afin de trouver des moyens d’élargir le spectre de sensations ordinairement restreint par le régime véhiculé par les objets de commémoration observés. Par le dessin, j’ai transformé des monuments en jouets sexuels inspirés des pratiques BDSM et d’approches spirituelles de la sexualité. Ceux-ci m’ont autorisée à réorienter mon désir vers mon environnement, ouvrant les possibilités de multiples objets et contextes, me permettant, par le dessin, d’imag(in)er des manières de me déprendre du phallocentrisme de l’hétéronormativité. Ces approches m’ont permis d’érotiser des émotions comme la colère et l’humiliation, de m’engager auprès de ressentis douloureux, tout en m’intéressant au potentiel érotique de mes fonctions physiques et mentales. J’ai donc développé une démarche contre monumentale en dessin qui critique les monuments tout en découvrant les capacités puissantes de mon corps, par le biais d’approches queers de l’érotisme.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : érotisme, queer, contre-monument, empowerment, dessin, monument, hétérosexualité, repronormativité
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Doyon, Hélène |
Mots-clés ou Sujets: |
Dessin / Érotisme dans l'art / Théorie queer dans l'art / Monuments dans l'art / Espaces publics dans l'art / Mémoires et thèses de création. |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > École des arts visuels et médiatiques |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
22 nov. 2023 16:29 |
Dernière modification: |
22 nov. 2023 16:29 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17182 |