Laforte, Stéphanie
(2023).
« L'attachement amoureux et la cyberviolence dans les relations amoureuses à l'adolescence : une approche dyadique » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie (Essai doctoral).
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Résumé
L’adolescence est une période du développement durant laquelle on observe l’émergence des relations amoureuses et où l’on retrouve également les plus hauts taux de violence entre les partenaires amoureux. L’utilisation en masse des nouvelles technologies et des réseaux sociaux par les jeunes soulève un nouveau contexte de perpétration de violence, celle de la cyberviolence dans les relations amoureuses (cyberVRA). En effet, au moyen des technologies, les jeunes peuvent subir ou infliger des actes violents composés de menaces, d’insultes, d’humiliation, de dénigrement, ainsi que des comportements découlant d’un sentiment de jalousie avec l’intention de causer une détresse chez le[la] partenaire, de l’isoler des autres ou de le[la] contrôler. Il existe deux catégories de cyberVRA, soit la cyberagression directe et le cybercontrôle. Des études estiment qu’un[e] adolescent[e] sur trois rapporte avoir été victime ou auteur[e] de cyberVRA au cours des 12 derniers mois et que cette forme de violence est associée à de multiples conséquences négatives sur le bien-être psychologique des victimes (p. ex., troubles d’anxiété et de dépression, faible estime de soi, problèmes sociaux, comportementaux et scolaires). Peu d’études se sont penchées sur les facteurs de risque associés à la cyberVRA. Cependant, les insécurités d’attachement ont été identifiées comme un prédicteur important de la violence traditionnelle (face à face) au sein des relations amoureuses. Cet essai doctoral a pour objectif d’examiner, à l’adolescence, le rôle respectif des deux partenaires amoureux dans les liens entre l’attachement amoureux et la cyberVRA subie et perpétrée par chaque membre du couple. Comme les adolescent[e]s indiquant perpétrer de la cyberVRA rapportent souvent en être aussi victimes, il est important d’adopter une approche dyadique afin de rendre compte de l’interdépendance et de l’interinfluence entre les partenaires amoureux. Le présent essai contient un article scientifique. Cette étude visait d’abord à examiner le taux d’accord entre les partenaires quant à l’occurrence de cyberVRA subie et infligée chez les couples d’adolescents. Elle visait ensuite à utiliser le modèle d’interdépendance acteur-partenaire (APIM) pour évaluer si l’attachement amoureux (conceptualisés en termes d’anxiété d’abandon et d’évitement de l’intimité) est associé à l’expérience de cyberVRA (cyberagression directe et cybercontrôle) au sein d’un échantillon de 126 couples hétérosexuels (n = 252; M = 17,7 ans) ayant rempli un questionnaire en ligne. Chez presque tous les couples (96 %), au moins un partenaire a rapporté un incident de cybercontrôle au cours de la dernière année, tandis que 34 % ont rapporté un incident de cyberagression directe. Pour ce qui est de l’occurrence de cyberVRA, les résultats ont démontré une absence d’accord entre les partenaires amoureux pour le cybercontrôle, en plus d’un grand désaccord pour la cyberagression directe. En ce qui concerne les analyses APIM, les résultats ont révélé que la victimisation et la perpétration de cyberagression directe des filles et des garçons sont associées, de manière équivalente, à leur propre niveau d’anxiété d’attachement ainsi qu’à celui de leur partenaire. Les résultats pour le cybercontrôle révèlent que la victimisation des filles et des garçons est davantage associée au niveau d’anxiété d’attachement de leur partenaire qu’à leur propre niveau d’anxiété. La perpétration de cybercontrôle par les filles est associée tant à leur propre niveau d’anxiété d’attachement qu’à celui de leur partenaire; tandis que chez les garçons, seul leur propre niveau d’anxiété d’attachement y est associé. Aucune association n’a été trouvée entre l’évitement et la cyberagression directe ou le cybercontrôle. Considérant la prévalence de la cyberVRA au sein de cette population, les résultats de cette étude démontrent la pertinence de poursuivre les recherches sur ce phénomène chez les jeunes. Les résultats démontrent également l’existence d’une interrelation entre les partenaires amoureux et identifient l’attachement amoureux comme un facteur de risque important à la cyberVRA. En conclusion, cet essai doctoral présente des implications cliniques considérables aux plans des initiatives de prévention et d’intervention en contexte de cyberVRA. En effet, cet essai soulève la nécessité de considérer les enjeux liés aux comportements de cyberVRA au sein des programmes de prévention en jeune âge (p. ex., psychoéducation sur les mythes et les réalités de la cyberVRA ainsi que leurs conséquences; enseignement de patrons communicationnels et de résolution de conflits adaptés et sains). Il suggère également des pistes d’intervention chez les jeunes concernant les insécurités d’abandon, notamment en favorisant le développement d’une régulation émotionnelle et une autonomie affective. Finalement, il souligne la pertinence d’intervenir auprès des deux membres du couple (p. ex., intervention de couple) en vue de contrer la violence dans les relations amoureuses à l’adolescence, incluant la cyberVRA.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : cyberviolence dans les relations amoureuses, cybercontrôle, cyberagression directe, adolescent[e]s, attachement amoureux, attachement anxieux, modèle d’interdépendance acteur-partenaire, approche dyadique
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Paradis, Alison |
Mots-clés ou Sujets: |
Violence dans les relations amoureuses / Cyberviolence / Amour à l'adolescence / Attachement à l'adolescence |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de psychologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
06 juin 2023 15:23 |
Dernière modification: |
06 juin 2023 15:23 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16659 |