Caron, Samuel
(2023).
« Élections à l'ère des mégadonnées : les conséquences de l'hyperclientélisme politique au Canada » Travail dirigé.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Lors de la campagne électorale fédérale de 2021, l’équipe de campagne du Parti libéral de Justin Trudeau a conçu un mirobolant total de 138 publications numériques différentes qui ont ensuite été envoyées à un électorat divisé en pas moins de 680 sous-groupes qui réunissaient des traits similaires et ce, seulement pour la population francophone québécoise. Chaque publication avait pour but de séduire les individus de ce petit ensemble trié sur le volet en leur faisant miroiter la facette du Parti libéral qui serait la plus à même de les persuader à noircir le cercle au côté de ce parti, une fois rendu dans l’isoloir. Cette stratégie électorale se nomme microciblage, elle est intimement liée aux analyses quantitatives et qualitatives de ce qu’on appelle les mégadonnées. Celles-là sont en fait une quantité astronomique de données numériques qui, prit à part, ne veulent pas dire grand-chose, mais qui, une fois organisés par de puissants algorithmes, peuvent révéler des tendances dont les stratèges politiques peuvent se servir pour calculer la probabilité que chacune des actions qu’ils pensent prendre a d’augmenter leurs gains électoraux. Ce genre de stratégie peut être qualifié de pratique hyperclientélisme, puisqu’au lieu de s’adresser à la population, de tenter de comprendre ses besoins globaux et de proposer des mesures qui vont dans le sens de l’intérêt général celle-ci, les partis politiques se concentrent sur les individus et leur font des promesses sur mesure, laissant l’intérêt général et le bien commun de la population dans le rétroviseur du temps. Ce travail de recherche s’intéresse donc à ces nouvelles stratégies électorales numériques qui arrivées avec les mégadonnées, au contexte à travers lequel elles ont été introduites en politique canadienne au milieu des années 2000, à la façon dont elles ont transformé la politique électorale et la structure même des partis politiques, ainsi qu’aux conséquences que celles-ci ont sur la santé de la démocratie canadienne. Notre regard se tournera aussi du côté juridique, où nous tenterons de démontrer que la faiblesse de la législation canadienne sur la question de la protection des données des citoyens, est en partie la cause de la croissance de l’hyperclientélisme en politique canadienne. Car en effet, pour nous, le manque de fermeté de la législation canadienne sur les enjeux de protection des renseignements personnels, la faiblesse des mécanismes de surveillance et d’application des mesures en vigueur et l’incapacité de la classe politique canadienne à réformer le droit canadien sur ces enjeux, permettent une dérive dans les stratégies électorales des partis politiques qui met en péril la démocratie, la volonté générale et le bien commun.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Politique électorale, Microciblage, Droit à la protection des renseignements personnels, Partis politique, Numérique
Type: |
Travail dirigé (document diplômant)
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Harell, Allison |
Mots-clés ou Sujets: |
Politique électorale / Stratégies électorales / Partis politiques / Microciblage / Données volumineuses / Protection des renseignements personnels / Canada |
Unité d'appartenance: |
Faculté de science politique et de droit > Département de science politique |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
27 avr. 2023 10:45 |
Dernière modification: |
27 avr. 2023 10:46 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16514 |