Victimisation par les pairs et dans les relations amoureuses à l'adolescence : un test de l'hypothèse de la génération de stress

Smith, Kevin (2022). « Victimisation par les pairs et dans les relations amoureuses à l'adolescence : un test de l'hypothèse de la génération de stress » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

La victimisation par les pairs et dans les relations amoureuses sont fréquemment cooccurrentes, avec 50,4% des adolescents rapportant avoir été victimisés dans les deux contextes. Une explication possible de cette association entre ces deux expériences négatives est offerte par l’hypothèse de la génération de stress (Hammen, 2006). Ce modèle stipule que la dépression serait non seulement causée par des stresseurs relationnels, mais également la cause de tels stresseurs. Les personnes avec des dispositions inhérentes à la dépression seraient donc plus à risque de vivre des difficultés relationnelles, telles que la victimisation par les pairs et dans les relations amoureuses. La présente thèse doctorale visait à valider l’hypothèse de la génération de stress à l’aide de deux méthodologies différentes et complémentaires. Dans le premier article, l’effet médiateur de la détresse psychologique sur le lien entre la victimisation par les pairs et celle dans les relations amoureuses a été exploré à l’aide d’un modèle longitudinal croisé. Cet article visait donc à vérifier si le modèle de l’hypothèse de la génération de stress permet d’expliquer le changement d’une forme de victimisation en une autre via un médiateur associé à la dépression. Ensuite, dans le deuxième article, la présence d’un effet génétique prédisant la dépression, commun à la victimisation par les pairs et dans les relations amoureuses, a été vérifiée à l’aide d’un modèle de Cholesky. Cet article avait donc pour objectif de valider l’hypothèse de la génération de stress en démontrant que des prédispositions génétiques à la dépression peuvent évoquer des réponses relationnelles stressantes dans l’environnement (c.-à-d., victimisation par les pairs et dans les relations amoureuses). Ces deux études sont donc complémentaires : le premier article a pour objectif de démontrer la présence d’une chaîne causale, conformément au cycle de la dépression proposée par Hammen (2006), sans définir l’origine de cette chaîne alors que le deuxième article, quant à lui, a pour objectif d’investiguer l’origine de ce cycle grâce à la présence de prédispositions génétiques à la dépression qui évoqueraient des réponses environnementales négatives, sans toutefois renseigner sur le cycle de la dépression. Dans la première étude, un devis longitudinal à trois temps de mesure a été utilisé (n = 4 923). Les participants (59,6% filles, âgées entre 14 et 18 ans) ont rapporté leurs expériences de victimisation par les pairs, de victimisation dans les relations amoureuses et de détresse psychologique. Dans la deuxième étude, un devis longitudinal génétiquement informé avec 806 jumeaux (51,5% de filles) a été utilisé. Les participants ont répondu à des mesures répétées de leur victimisation par les pairs entre 13 et 17 ans, de leurs symptômes dépressifs entre l’âge de 13 et 19 ans, et de leur victimisation dans les relations amoureuses à 19 ans. Les résultats de la thèse soutiennent l’hypothèse de la génération de stress à deux niveaux. D’abord, la relation longitudinale entre la victimisation par les pairs et celle dans les relations amoureuses était significativement médiée par la détresse psychologique des participants. Ensuite, l’association entre la victimisation par les pairs et dans les relations amoureuses était expliquée par un facteur génétique commun qui était aussi associé aux symptômes dépressifs des participants. Ainsi, combinées, ces deux études illustrent que des prédispositions génétiques à la dépression évoqueraient dans l’environnement social des comportements violents, et qu’à leur tour, ces comportements violents génèreraient de la dépression et de l’anxiété, qui en retour prédiraient des comportements violents de la part de l’environnement social. Nos études mettent donc de l’avant l’importance d’intervenir tôt dans le développement des enfants et des adolescents pour limiter l’évolution, motivée en partie par des prédispositions génétiques, à l’intérieur du cycle de la dépression tel que décrit par Hammen (2006) et ainsi minimiser les répercussions psychologiques et relationnelles au long cours. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : victimisation par les pairs, victimisation dans les relations amoureuses, adolescence, dépression

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Brendgen, Mara Rosemarie
Mots-clés ou Sujets: Adolescence / Victimisation par les pairs / Violence dans les fréquentations / Dépression chez l'adolescent
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 21 déc. 2022 11:59
Dernière modification: 21 déc. 2022 11:59
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16236

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