Stiefvater, Charline
(2021).
« Droits autochtones et politiques foncières en Guyane, une analyse par la dépendance au sentier » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
Nous avons pu observer que l’État français peine à reconnaitre la notion de peuples autochtones, jugée incompatible avec le cadre juridique français. Pourtant, nous pensons que les arguments juridiques avancés par les représentants de l’État sont une façade et qu’il s’agirait en réalité d’ambition politique teintée d’une certaine idéologie. Notre objectif est alors de comprendre pourquoi l’État tente de maintenir le statu quo des droits autochtones en Guyane. Nous nous sommes demandées quelle idéologie façonne le cadre légal des peuples autochtones et d’où provient son origine. Nous avons donc décidé d’inscrire notre recherche dans l’institutionnalisme historique, et plus particulièrement de nous appuyer sur le concept de dépendance au sentier. Cette notion permet de développer l’idée que les politiques actuelles sont assujetties à l’héritage des politiques antérieurs et d’observer ou non leurs influences sur les enjeux actuels. Nous avons émis l’hypothèse que les politiques envers les peuples autochtones de Guyane seraient héritées de l’idéologie coloniale et cette dernière serait toujours en action actuellement, c’est pourquoi il en résulterait une stagnation des droits autochtones. En nous appuyant principalement sur la méthode de Mahoney, nous avons réussi à faire ressortir les trois grandes caractéristiques nécessaires au processus de dépendance au sentier. En remontant aux fondements de la colonisation du territoire actuel de la Guyane, nous avons pu faire ressortir comment l’idéologie coloniale, appuyée par la doctrine de terra nullius a participé à l’appropriation des terres. Puis par une lecture historique, nous avons démontré que les processus de la dépendance au sentier s’appliquent dans les choix politiques de l’État français. De ce fait, nous avons démontré que les politiques actuelles envers les peuples autochtones sont héritées de l’idéologie coloniale, ce qui participerait à la stagnation des droits autochtones. Nous pensons donc que les modifications juridiques et politiques proposées par l’État ne répondent pas aux revendications formulées par les militants autochtones et elles ne s’inscrivent pas dans une démarche décoloniale.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Dépendance au sentier (path dependency), peuples autochtones, Guyane, politique coloniale.