Évaluation de la cognition sociale chez les adolescentes qui présentent une dépression majeure ou sous-clinique

Porter-Vignola, Elyse (2021). « Évaluation de la cognition sociale chez les adolescentes qui présentent une dépression majeure ou sous-clinique » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en psychologie.

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Résumé

L’adolescence est une période de transition sur plusieurs plans. Les changements biologiques, cérébraux, psychologiques et sociaux qui s’y déploient font en sorte qu’il s’agit d’une période propice au développement de soi, mais aussi à l’émergence de plusieurs troubles psychiatriques, dont la dépression. Cette psychopathologie peut être accompagnée d’autres symptômes comme l’anxiété et les traits de personnalité limite. Dès la puberté, la dépression affecte deux fois plus de filles que de garçons. Ses répercussions sont nombreuses et peuvent être graves. Des difficultés dans divers domaines de la cognition sociale ont été observées chez les personnes en dépression, ainsi qu’en lien avec les autres symptômes qui l’accompagnent. La cognition sociale désigne l’ensemble des processus cognitifs qui permettent de décoder les relations sociales. Elle comprend notamment la capacité à reconnaître les expressions faciales émotionnelles (REFE), à se mettre à la place de l’autre (théorie de l’esprit; TdE) et à distinguer ce qui est moralement accepté ou non (raisonnement socio-moral; RSM). La REFE et la TdE ont davantage été étudiées auprès d’adultes en dépression. À notre connaissance, le RSM n’a pas été étudié en lien avec la dépression. Autrement, la plupart des études qui se sont intéressées à ce sujet ont étudié séparément les différentes composantes de la cognition sociale, peu se sont penchées sur ce sujet auprès d’adolescents et encore moins ont considéré l’apport explicatif d’autres symptômes qui peuvent accompagner la dépression. Le projet de recherche à l’origine de cette thèse propose ainsi une évaluation de la cognition sociale chez les adolescentes en dépression. Ce projet a donné lieu à deux articles scientifiques qui abordent des aspects complémentaires de la cognition sociale; l’un concerne la REFE et l’autre porte sur la TdE et le RSM. Dans chaque article, deux objectifs sont poursuivis; le premier consiste à évaluer les différences de cognition sociale (REFE, TdE et RSM) entre un groupe d’adolescentes en dépression et un groupe d’adolescentes sans diagnostic psychiatrique. Le second objectif vise à évaluer, chez les adolescentes en dépression, les associations entre certains corrélats cliniques clés de la dépression (ex. symptômes de dépression et d’anxiété, traits de personnalité limite) et les composantes de la cognition sociale à l’étude. Pour ce faire, 50 adolescentes qui répondaient aux critères d’une dépression clinique ou sous-clinique et 55 adolescentes qui ne présentaient aucun diagnostic psychiatrique ont été recrutées dans des hôpitaux, CLSC et écoles secondaires. Leur cognition sociale a été évaluée avec des outils mesurant la REFE, la TdE et le RSM. La présence et la sévérité des symptômes de dépression et d’anxiété, et les traits de personnalité limite ont également été évalués avec les instruments de mesure appropriés. Dans le premier article, en lien avec la REFE, les résultats des analyses indiquent que, comparativement à celles qui n’avaient aucun diagnostic psychiatrique, les adolescentes en dépression étaient marginalement plus rapides pour reconnaître la tristesse. Cette différence disparaît toutefois lorsqu’on contrôle pour l’âge et la prise d’antidépresseurs. Puis, parmi celles en dépression, des niveaux plus élevés de corrélats cliniques étaient associés à de moins bonnes performances aux tâches de REFE, sauf pour l’anxiété qui était liée à une hypersensibilité envers les stimuli sociaux d’approbation (joie) et de menace (colère). Dans le deuxième article, par rapport à la TdE et au RSM; aucune différence entre les groupes n’est apparue sur la tâche de TdE, mais les résultats pointaient vers un niveau de maturité socio-morale (RSM) moins élevé chez les adolescentes en dépression en comparaison à celles qui ne l’étaient pas. Au sein du groupe de dépression, celles qui avaient plus de traits de personnalité limite performaient moins bien au niveau de la TdE et celles qui avaient des symptômes plus sévères de dépression étaient moins matures socio-moralement (RSM). En plus d’ajouter aux connaissances sur la cognition sociale chez les adolescentes, les divergences de résultats entre les comparaisons intergroupes et les associations avec les corrélats cliniques de la dépression offrent différentes pistes d’interprétation à propos de l’hétérogénéité clinique souvent observée dans cette population. Les apports explicatifs de certains corrélats sont discutés, offrant ainsi une compréhension plus nuancée des difficultés vécues par les adolescentes en dépression. Les retombées cliniques qui en découlent sont présentées, de même que certaines pistes de recherches futures, les forces et les limites de l’étude. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : dépression, adolescence, cognition sociale

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Herba, Catherine
Mots-clés ou Sujets: Dépression / Adolescentes / Adolescence / Cognition sociale / Relations humaines
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de psychologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 20 janv. 2022 14:47
Dernière modification: 20 janv. 2022 14:47
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/15037

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