Rire et distance : l'ironie dans La vie littéraire de Mathieu Arsenault

Sirois, Alexandre (2020). « Rire et distance : l'ironie dans La vie littéraire de Mathieu Arsenault » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Ce mémoire propose une analyse des différentes modalités ironiques qui couvrent La vie littéraire (2014) de Mathieu Arsenault. En s’appuyant sur une perspective sociocritique, la présente recherche rend compte de quelle manière ce texte témoigne d’un contexte sociohistorique donné à travers le monologue de sa narratrice. En servant une critique grinçante de l’institution littéraire par des moyens ironiques, le flux de parole de la narratrice, divisé en fragments où coulent de longues phrases ininterrompues, convoque un état particulier du discours social (Angenot) où l’ironie, comme norme discursive, trouble le sérieux doxique en imposant l’ambivalence et l’incertitude. En établissant les paramètres d’une « herméneutique sociale » (Popovic) du texte d’Arsenault, ce travail s’efforce de voir comment la distance symbolique régit l’ironie qui en découle et de quelle manière elle structure le langage dans l’œuvre. La première partie est consacrée à l’étude de La vie littéraire au prisme des notions bakhtiniennes du dialogisme, de la polyphonie et de la carnavalisation. La forme singulière de l’œuvre présente un réseau de tensions langagières où les idées se chevauchent dans un dialogisme sans solution, refusant ainsi toute stabilité monologique. En tant que polyphonie pour voix seule, le monologue de la narratrice résulte d’une absorption de multiples discours contradictoires. La fusion d’une culture savante et d’une culture populaire (ou de masse) inscrit également une dynamique carnavalesque où il est question de permutation symbolique (Belleau). Partant des considérations bakhtiniennes où l’ironie garde un rôle activateur des effets dialogiques et carnavalesques, le second chapitre concentre son analyse sur le phénomène ironique qui tient un rôle capital dans le texte d’Arsenault. Cette partie du travail se penche sur l’ironie telle qu’elle s’y présente par le truchement de la satire, de l’humour noir et du cynisme. L’objectif de ce chapitre central est de montrer comment cette ironie, d’abord concentrée au cœur d’un champ littéraire fictif, est révélatrice d’un éthos discursif socialement généralisé. Le troisième et dernier chapitre s’intéresse aux difficultés reliées à l’émergence d’une voix littéraire dans une ère de bouleversement culturel. Cette partie s’ouvre sur la question de la postmodernité en littérature. En tant que code essentiel du postmoderne, l’ironie, qui structure le langage de la narratrice, conditionne son rapport au monde tout en minant son propre travail d’écriture. L’autoparodie et l’autosabotage, qui font partie intégrante de son monologue, traduisent l’impossibilité de penser la littérature en termes de progrès. S’ajoutent aux entraves à la pratique littéraire, les effets d’une surcharge culturelle induite par la prolifération de publications traditionnelles diverses et l’immense espace occupé par les médias numériques. La dernière partie de ce chapitre est consacrée à feu Vickie Gendreau, qui résonne en continuité à travers la voix de la jeune narratrice. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bakhtine, Ironie, Satire, Cynisme, Distance, Culture, Institution, Postmodernité, Vickie Gendreau.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A.
Directeur de thèse: Chassay, Jean-François
Mots-clés ou Sujets: Mathieu Arsenault / La vie littéraire / Ironie dans la littérature / Culture dans la littérature
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 31 août 2021 10:58
Dernière modification: 31 août 2021 10:58
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14509

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