Arvisais, Olivier
(2020).
« Accès, persévérance scolaire et sentiment de sécurité des élèves du programme d'éducation accélérée du camp de réfugiés de Dadaab au Kenya » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en éducation.
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Résumé
Les programmes d’éducation accélérée constituent l’une des réponses les plus importantes afin de surmonter la problématique du faible taux de scolarisation des enfants et des jeunes victimes d’une crise humanitaire prolongée et vivant en camp de réfugiés. Pourtant, plusieurs soulignent encore aujourd’hui le manque de recherche portant sur l’effet de ces programmes, selon leurs modalités diverses de mise en œuvre. En effet, ces derniers prennent des formes variées d’un pays ou d’une région à l’autre. Ils ont parfois lieu en partenariat avec les autorités nationales et locales ou encore avec des organisations non gouvernementales locales ou internationales. Ils offrent dans certains cas une certification officielle, mais il arrive qu’aucune reconnaissance ne soit offerte. Par contre, même si ces programmes semblent varier en structure et en profils de sortie, deux tendances leur semblent communes : ils affichent de faibles présences en classe et des taux de décrochage importants. Cette thèse présente des résultats inédits pouvant améliorer les connaissances sur ces programmes. Spécifiquement, elle s’intéresse aux raisons qui empêchent les enfants et les jeunes de poursuivre leurs études dans le cadre du programme d’éducation accélérée du camp de réfugiés de Dadaab au Kenya. Les connaissances produites dans le cadre de cette étude permettent de mieux comprendre les facteurs qui entravent l’accès à l’éducation. Ces barrières entraînent des interactions complexes qui peuvent, à la fois, générer un sentiment d’insécurité ou encore miner la persévérance scolaire des élèves. Elle est d’ailleurs parmi les premières études à se pencher sur un programme d’éducation accélérée dans un camp de réfugiés en recueillant des données directement sur le terrain. À l’aide d’une méthodologie mixte, cette étude a recours à un devis exploratoire séquentiel. L’approche inductive employée permet d’ailleurs de privilégier les expériences vécues par les élèves, ainsi que les particularités du terrain. La collecte des données a été effectuée en deux phases. La première phase a permis de recueillir des données qualitatives par entretien de recherche. Elle avait pour but la théorisation et la conception d’un outil quantitatif de collecte de données. Quant à elle, la deuxième phase a servi à la validation et au déploiement d’un questionnaire d’enquête. Cette phase quantitative a donc permis (1) de valider cet outil pouvant être réutilisé dans d’autres contextes, (2) de comprendre davantage les phénomènes étudiés et (3) de confirmer les connaissances produites en amont. Les résultats de cette thèse sont présentés dans deux articles scientifiques. Le premier article contribue à mieux comprendre la mise en œuvre des initiatives d’éducation accélérée pour les réfugiés, en fournissant des résultats sur la persévérance scolaire au sein du programme d’éducation accélérée de Dadaab. Précisément, l’article porte sur les principaux facteurs qui engendrent l’absentéisme ou le décrochage scolaire. Les résultats montrent que certains secteurs de l’action humanitaire comme l’assistance alimentaire et celui de la distribution de protections hygiéniques féminines ont un impact négatif prépondérant sur la persévérance scolaire des élèves. Le deuxième article porte quant à lui sur la violence faite aux élèves réfugiés et son impact sur la persévérance scolaire. Il présente une comparaison de leur perception du risque entre le moment où ils n’étaient pas scolarisés et celui où ils étaient inscrits à un programme éducatif. Par cette comparaison du sentiment de sécurité, nous avons cherché à approfondir la réflexion sur le postulat omniprésent selon lequel l’éducation protège ipso facto les élèves. Notre hypothèse était que ce n’est pas nécessairement le cas, ou du moins que la réalité était beaucoup plus complexe. De plus, nous estimions qu’il faille tenir compte de l’interaction importante entre le sentiment de sécurité et la persévérance scolaire des élèves réfugiés, et ce, indépendamment de leur âge et de leur genre. Les résultats de ce deuxième article confirment notre hypothèse et montrent que le fait d’être inscrit à l’école peut réduire la perception de certains risques, mais peut simultanément en augmenter d’autres, comme les agressions physiques et la violence basée sur le genre. À cet effet, la thèse s’intéresse, notamment, à l’impact de la distance entre l’école et le milieu familial, non seulement sur le sentiment de sécurité, mais aussi sur la persévérance scolaire. Elle traite des interactions entre les différents secteurs de l’action humanitaire et de leurs impacts sur les élèves. Finalement, elle présente les différences de genre lié à ces phénomènes, ainsi que bien d’autres apports inédits.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Éducation en situation d’urgence, action humanitaire, éducation accélérée, camp de réfugiés, Dadaab, persévérance scolaire, absentéisme, décrochage scolaire, sentiment de sécurité, éducation comme moyen de protection.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF / A. |
Directeur de thèse: |
Charland, Patrick |
Mots-clés ou Sujets: |
Enfants réfugiés / Éducation / Programmes de formation accélérée / Persévérance aux études / Abandon des études / Fréquentation scolaire / Humanitaire / Sécurité chez l'enfant / Kenya |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences de l'éducation |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
10 mars 2021 13:44 |
Dernière modification: |
01 oct. 2021 15:55 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/14106 |