Laferté-Coutu, Alexia
(2019).
« Le cataplasme comme procédé d'enregistrement sensible de l'architecture historique dans une pratique de la sculpture » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en arts visuels et médiatiques.
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Résumé
Accompagnant le projet d'exposition Leurs ombres centenaires présenté à la Galerie de l'UQÀM (16 mai-16 juin 2018), ce texte sonde les déploiements sculpturaux et conceptuels du «cataplasme»; procédé que j'ai associé à ma pratique des deux dernières années. Consistant à presser de l'argile fraîche sur la surface de bâtiments et de monuments historiques, ce processus donna naissance à un corpus de 29 cataplasmes issus de 16
lieux différents. Dans le contexte d'une société habitée plus-que-jamais par Je mythe de la transparence, je m' aventure ici dans les zones d'ombres, en cherchant à tâtons d'autres rapports à l'histoire, à ses traces et à sa matérialité (d'autres postures aussi). Tout au long de ce
mémoire, je développe ma réflexion en alternant entre deux (et parfois trois) voix : soit l'écriture libre issue de mon carnet de notes, l'articulation théorique de concepts et l'observation de mon propre travail. Pour ce faire, je m'appuie notamment sur les écrits du philosophe Henri Bergson, dont les bases de la philosophie reposent sur Je contact
immédiat du sujet avec la réalité fluide. Ainsi pour évoquer mon rapport au bâtiment et à l'histoire lors des interventions, je réfère à ses réflexions sur l'appréhension du monde par le biais de l'intuition. Mon rapport à la matière, quant à lui, laisse voir une disposition marquée d'une part par le lâcher prise (l'argile, le plâtre puis le verre capturent non seulement
des creux et contours mais des particules témoignant des matières rencontrées), et d'autre part par une volonté de conférer une qualité de présence à la matière (en regard de la charge historique qu'elle contient). En me positionnant face à l' obsession de transparence aujourd'hui exponentielle, je prête ainsi au verre la faculté de recueillir les secrets et les traces. Par ailleurs, je me penche particulièrement sur la notion d'énergie - que je définis en m'appuyant sur la pensée de Joseph Beuys (en parlant de chaleur), et sur celle de Hildegarde de Bingen (en parlant de viriditas, dans son encyclopédie naturelle - XIIe s.). Dans le dernier chapitre, je retrace l'origine romantique de l'OEuvre d'art totale en faisant valoir sa vocation rédemptrice (Wagner (XIXe s.), Taut (début du XXe s.), Beuys (1960-86)). Ce faisant, je m'intéresse à la volonté des artistes cités à dissoudre les frontières entre les genres, les disciplines et les sphères, ainsi qu'à leur propension à revisiter des éléments de l'histoire pour imaginer de nouveaux mythes pour demain. Associée au concept d'énergie, cette fonction rédemptrice de l'art trouve finalement écho dans mon travail, dans lequel la sculpture devient un moyen prospectif de prendre contact avec le monde.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : sculpture, énergie, intuition, vecteur, histoire, ombre, rédemption
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Savoie, Claire |
Mots-clés ou Sujets: |
Sculpture / Ombres dans l'art / Monuments historiques dans l'art / Argile / Cataplasmes / Mémoires et thèses de création |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > École des arts visuels et médiatiques |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
25 août 2020 12:48 |
Dernière modification: |
25 août 2020 12:48 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/13480 |