L'utilisation de la langue maternelle et son effet sur la qualité des textes écrits par des apprenants russophones lors d'une tâche d'écriture collaborative en français langue seconde

Kastsiukevich, Alena (2018). « L'utilisation de la langue maternelle et son effet sur la qualité des textes écrits par des apprenants russophones lors d'une tâche d'écriture collaborative en français langue seconde » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en didactique des langues.

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Résumé

L'écriture est une activité très complexe, même en L1 (langue maternelle), et elle exige un grand nombre d'activités mentales (Schoonen et al., 2003 ; Alamargot et Chanquoy, 2001). L'écriture est encore plus complexe et plus exigeante en L2 (langue seconde) (Schoonen et al., 2003), et elle ne se déroule pas de la même façon qu'en L1 étant donné que certaines des compétences langagières et métacognitives sont moins développées qu'en L1 (Schoonen et al., 2003). Pour réaliser une tâche d'écriture en L2, il est possible que les apprenants utilisent certains outils dont l'un est l'utilisation de la L1. Selon Swain et Lapkin (2000), si les apprenants n'utilisent pas la L1, ils peuvent réaliser la tâche avec moins de succès ou la tâche « peut ne pas être accomplie du tout » (p. 268). Afin de mieux comprendre l'utilisation de la L1 lors de l'écriture dans une L2, la présente étude vise à identifier les utilisations de la L1 liées aux cinq catégories d'activités de composition d'un texte identifiées par Wang et Wen (2002) (l'examen d'une tâche, la génération d'idées, l'organisation des idées, la génération du texte et les activités contrôlant le processus) par un groupe de locuteurs russes apprenant le français en tant que langue seconde. Nous souhaitons également à déterminer les effets de l'utilisation de la L1 sur la qualité des textes écrits lors d'une tâche d'écriture collaborative, ainsi que vérifier si les utilisations de la L1 et la qualité des textes écrits diffèrent selon le niveau de compétence des apprenants en français. L'étude a eu lieu dans une école de langues située à Montréal, et ce, auprès de 16 participants adultes russophones. Selon les résultats de l'échelle de vocabulaire en images Peabody (Dunn et al., 1993), tous les participants ont été divisés en paires optimalement homogènes. Durant la tâche expérimentale, les paires d'apprenants ont écrit deux histoires sur deux séries de dessins. Pour l'écriture de la première histoire, la moitié des participants ont reçu la consigne d'utiliser uniquement en français, alors que la deuxième moitié des participants pouvait utiliser sa langue maternelle. Durant la rencontre suivante, nous avons échangé les consignes et les séries d'images pour les deux sous-groupes. Tous les dialogues des dyades ont été enregistrés et transcrits. L'analyse des dialogues nous a permis de remarquer que les participants utilisent leur L1 le plus souvent lors de la génération des idées et lors de la génération du texte (la révision) bien que, pour la génération du texte, seuls les apprenants des niveaux faible et médiocre utilisent leur L1. De plus, nous avons constaté que le taux général d'utilisation de la L1 dans notre étude est environ le même que celui observé dans les études de Swain et Lapkin (2000) ainsi que de Wang et Wen (2002). Quant à la qualité des textes écrits, nous avons observé que les textes écrits avec l'utilisation de la L1 ainsi que les textes écrits sans utilisation de la L1 ne montrent pas de différence sur les plans de la fluidité et de la complexité linguistique. Pour l'exactitude grammaticale, les textes écrits avec l'utilisation de la L1 et les textes écrits sans utilisation de la L1 présentent aussi (à l'exception d'une dyade) presque le même taux d'erreurs. Aussi, les taux d'erreurs lexicales et en grammaire textuelle ne semblent pas présenter de différences par rapport au niveau de compétence des apprenants en français. Pour les catégories d'orthographe lexicale, grammaticale et de syntaxe, le taux d'erreurs des dyades du niveau moyen haut est moins élevé que le taux d'erreurs des dyades du niveau faible. Quant aux erreurs morphophonologiques, elles ne se présentent pas dans les textes des dyades du niveau moyen bas et du niveau moyen haut, tandis qu'elles existent dans les textes des dyades des niveaux faible et médiocre. Étant donné que les résultats de notre étude ont montré qu'il n'y a pas d'effet négatif de l'utilisation de la L1 sur la qualité de textes lors d'une tâche d'écriture collaborative, cela pourrait inciter les enseignants à former des paires ou des groupes d'apprenants parlant la même langue maternelle et à accepter l'utilisation de la L1 dans ces groupes. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : écriture en L2, écriture collaborative, utilisation de la L1

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Fortier, Véronique
Mots-clés ou Sujets: Français (Langue) -- Composition et exercices / Écriture collaborative / Langue maternelle et éducation / Français (Langue seconde) / Russophones
Unité d'appartenance: Faculté des sciences de l'éducation > Département de didactique des langues
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 10 juill. 2019 07:44
Dernière modification: 10 juill. 2019 07:44
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/12598

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