Esthétique du dégoût, imaginaire du corps et identité informe dans l'oeuvre d'Amélie Nothomb

Guilbeault-Brissette, Marika (2018). « Esthétique du dégoût, imaginaire du corps et identité informe dans l'oeuvre d'Amélie Nothomb » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (5MB)

Résumé

Ce mémoire propose une analyse de l’œuvre d’Amélie Nothomb dans le but de rendre compte de l’esthétique du dégoût qui prévaut dans ses romans. Plus spécifiquement, il s’agit d’interroger l’imaginaire du corps et la question du dégoût lorsque l’un et l’autre semblent impliquer l’ambiguïté du laid et du beau. En effet, nous constatons que les deux représentants esthétiques du couple oppositionnel se présentent comme indissociables dans l’écriture d’Amélie Nothomb. Cette lecture offre de mettre en perspective l’esthétique du dégoût selon la dualité qui oppose la beauté et la laideur, où l’un est le négatif de l’autre, et plus particulièrement alors que le laid peut être compris comme « beau négatif » (Rosenkranz). Nous remarquons que la fonction même de l’écriture nothombienne (dont l’œuvre peut être comprise comme une entreprise de fictionnalisation des rapports intersubjectifs) réside principalement dans cette rencontre entre l’objet de la beauté et l’objet de la laideur, rencontre qui suscite à la fois fascination et aversion dans une sorte d’amalgame où plus rien n’est distinguable. Chez Nothomb, la réunion est souvent dramatisée sous la forme d’un dialogue au sein duquel un homme et une femme s’affrontent dans une joute oratoire, laquelle rend compte du renversement qui s’opère entre les rôles incarnés par les deux protagonistes. S’il est vrai que la femme se positionne du côté de l’objet de la beauté et que l’homme occupe, quant à lui, la place de l’objet qui provoque la révulsion, il demeure que les deux camps se confrontent et se contaminent tout au long de l’intrigue narrative, ce qui donne à voir une ambivalence certaine, caractéristique du dégoût. Par conséquent, la question des frontières s’impose alors que nous saisissons également le dégoût comme ce qui relève de la disparition des limites, du brouillage des frontières, qui séparent le dehors du dedans, mais aussi la forme de l’informe (Kristeva). De sorte que le corps nothombien se présente comme divisé de façon imaginaire en deux parties ; l’une belle et l’autre laide, que nous nous représentons dans l’image du corps siamois. Nos recherches qui s’appuient, entre autres, sur la psychanalyse, nous ont montré que cette perception ambivalente du corps illustre en particulier l’imaginaire du corps anorexique et hystérique. En ce sens, le sujet nothombien semble devoir interroger sa propre identité au travers de l’ambiguïté de sa position interchangeable et mouvante, comme un « je » informe, parce que jamais fixé dans une forme définitive. En dernière analyse, c’est aussi le représentant du féminin qui semble continuellement être en question dans le renversement des oppositions sur lesquelles s’appuie l’œuvre de Nothomb. ___________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Amélie Nothomb, corps, beauté, laideur, ambivalence, identité, anorexie, hystérie, féminité.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Lussier, Alexis
Mots-clés ou Sujets: Amélie Nothomb / Aversion / Laideur / Beauté corporelle / Image du corps / Identité
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 15 févr. 2019 09:38
Dernière modification: 15 févr. 2019 09:38
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/12241

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...