Garza Oyervides, María Eugenia
(2018).
« Du "corps symbolique" au "corps dansant" : quatre études chorégraphiques portant un regard sur le "corps symbolique" de la société mexicaine » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en danse.
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Résumé
Plusieurs auteurs [de Certeau, (1988), Le Breton (2012), Bernard (2001), Brohm (1988)] définissent le corps comme une construction sociale, comme un concept standardisé selon notre société et notre bagage culturel. Jean-Marie Brohm (1988) décrit le « corps symbolique » comme un corps imprégné de son éducation et de sa culture, de ses institutions, de ses relations spatiales et politiques inconscientes. Ce mémoire-création a pour but d'explorer mon « corps symbolique » mexicain pour me transformer et m'amener vers la construction d'une gestuelle propre, personnelle, et dans la démarche, faire évoluer mon processus de création. Il naît d'une quête identitaire suite à mon immersion dans la société montréalaise où je me suis sentie dans un « entre-deux » identitaire constant. Daniel Sibony (1991) conçoit l'idée de l'origine comme un passage entre deux concepts : c'est face à la confrontation avec une autre altérité (dans ce cas-ci, une autre danse) que notre identité d'origine (donc notre danse d'origine) surgit. En élaborant quatre études chorégraphiques, la première sur l'action de manger, la deuxième à propos de la gestuelle du chanteur populaire Juan Gabriel, la troisième concernant la danse folklorique et la quatrième au sujet de la mort, j'ai exploré la notion de « citation » pour tenter d'inventer une citation différente, « une autre logique de la citation », une « citation-itération » (Derrida, 2004). Jacques Derrida propose la « citation » comme un processus de transformation qui à force de se répéter se réinvente. Cette recherche-création, de nature qualitative, est centrée sur mon vécu. Elle s'inscrit essentiellement dans une approche phénoménologique et dans une méthodologie heuristique. D'abord, à partir de la répétition des mouvements issus de ma culture, j'ai constaté la résurgence de nombreux souvenirs dans mon corps en lien avec plusieurs institutions ou structures fondamentales de mon pays : la famille, la religion catholique, le patriotisme, l'État, la violence, l'école publique et la fête. Ensuite, pour me réapproprier ces souvenirs inscrits dans ma corporéité, j'ai exploré plusieurs stratégies de création qui m'ont aidée à réaliser un changement quant à ma façon de bouger et à repenser ma relation avec ces structures sociales. Cette recherche-création m'a permis de créer une matière gestuelle, en traversant, par moments, des états de corps. De plus, elle m'a permis de constater que la création chorégraphique peut amener le corps à évoluer physiquement. Finalement, j'ai constaté que notre culture s'incarne dans nos corporéités, et que le fait de se plonger à l'intérieur de son corps pour l'explorer, le ressentir, le transformer, le déconstruire et le faire bouger différemment peut déclencher également une ouverture, une prise de conscience et une autre possibilité de nous repenser socialement.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : corps symbolique, entre-deux, citation, identité, gestuelle, Mexique.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Desnoyers, Danièle |
Mots-clés ou Sujets: |
Chorégraphie / Corps humain -- Aspect symbolique / Gestes dans la danse / Identité / Mexique / Citation / Danse filmée / Mémoires et thèses de création |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département de danse |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
02 oct. 2018 14:16 |
Dernière modification: |
01 avr. 2022 15:00 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/11679 |