Ataeepour, Niloufar
(2016).
« La perception d'apprenants immigrants iraniens adultes de leurs cours de français langue seconde à Montréal, de leur investissement social et de leur intégration linguistique » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en didactique des langues.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
S'inscrivant dans le domaine des sujets transversaux en didactique des langues, ce mémoire vise à faire avancer la recherche par rapport à la perception d'apprenants immigrants iraniens adultes de leurs cours de français langue seconde à Montréal, de leur investissement social et de leur intégration linguistique. Avec un nombre croissant de nouveaux arrivants chaque année, le Québec est devenu la société d'accueil de milliers d'immigrants de diverses origines culturelles (Amireault, 2011). Montréal se modifie démographiquement au fil des années avec l'arrivée des nouveaux immigrants dont plusieurs ne maîtrisent pas le français. Alors, il devient de plus en plus « pertinent de s'intéresser au phénomène de la migration afin de mieux comprendre ces nouveaux arrivants qui deviennent des acteurs sociaux essentiels au Québec » (Amireault, 2007, p.19). Dans ce contexte, il apparaît important d'outiller adéquatement ces immigrants afin de faciliter leur intégration; le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion (MIDI) met à la disposition de ces nouveaux arrivés différentes stratégies pour atteindre cet objectif. Il est aussi nécessaire de souligner que l'intégration des immigrants se réalise entre autres par l'apprentissage de la langue de la société d'accueil (Amireault, 2007). Cela leur permet de pouvoir participer socialement au sein de leur société cible. Également, Calinon (2010) mentionne que les cours de français langue seconde (FLS) du gouvernement du Québec visent à favoriser « l'insertion sociale et économique des immigrants grâce aux connaissances linguistiques et culturelles dispensées » (p.129). De plus, Calinon (2010) ajoute que « les cours de francisation sont censés dispenser un enseignement sur la société d'installation et sur la culture québécoise » (p.130). En lien avec l'apprentissage de la langue d'une société cible, plusieurs chercheurs se sont déjà questionnés sur la relation entre un apprenant en langue et le monde social qui l'entoure (McKay et Wong, 1996; Norton Peirce, 1995). La langue n'est pas un moyen neutre de communication, elle est étroitement liée au contexte social dans lequel les gens l'utilisent (Norton, 2000). Par conséquent, l'étude actuelle a comme objectif d'explorer la perception d'apprenants immigrants iraniens adultes de leurs cours de français langue seconde à Montréal, de leur investissement social et de leur intégration linguistique. Une étude qualitative, de nature empirique et exploratoire, nous a permis d'apporter des pistes de réponses à cet objectif. L'étude est en lien avec le Programme-cadre de français pour les personnes immigrantes adultes au Québec du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC, 2011, maintenant MIDI). Une entrevue individuelle semi-dirigée (N=11) avec des apprenants au stade intermédiaire, inspirée des études d'Amireault (2007), Jaidev (2011) et Norton Peirce (1995), a été réalisée pour répondre à notre objectif de recherche. L'étude a exploré entre autres la fréquence et le type d'interactions à travers lesquels ce public d'apprenants a l'occasion d'utiliser le français grâce à leurs cours de français suivis jusqu'à maintenant au Québec. Les données obtenues montrent que grâce à leurs cours de français, tous les participants de notre étude affirment parler davantage en français dans leur vie quotidienne que lors de leur arrivée au Québec. Par contre, ils ont majoritairement des difficultés au niveau de la compréhension orale, ce qui démontre la nécessité de l'enseignement d'une variété plus familière du français québécois afin de les aider dans leurs interactions avec les locuteurs québécois à l'extérieur des salles de cours (Veilleux, 2012; Boucher, 2012). Pour tous nos participants, les cours de français suivis jusqu'à maintenant au Québec ne semblent pas être suffisants pour s'intégrer linguistiquement en français. Aussi, ils ajoutent qu'il leur faudrait avoir un travail ainsi qu'un réseau social pour arriver à s'intégrer. Ce résultat est similaire à ceux obtenus par d'autres chercheurs (par ex. Pagé et Lamarre, 2011; Calinon, 2009; Amireault, 2007; Piché, 2004; Lapierre-Vincent, 2004; Renaud, 2001; Piché et Bélanger, 1995). En effet, la majorité des participants à notre étude affirment que pour s'intégrer linguistiquement en français, il leur faudrait surtout des opportunités de pratique du français à l'extérieur des salles de cours, ce qui leur permettrait de se familiariser davantage avec l'accent québécois et le français parlé au sein de la société du Québec (Amireault, 2007; Amireault et Lussier, 2008). Mieux connaitre la perception d'apprenants immigrants iraniens adultes de leurs cours de français langue seconde à Montréal, de leur investissement social et de leur intégration linguistique pourra entre autres contribuer au développement de programmes de cours de français langue seconde répondant mieux aux besoins sociolinguistiques de ces apprenants.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : cours de français langue seconde, investissement social, intégration linguistique, immigrants iraniens.