Boulahia, Chahrazed
(2017).
« La socialisation de genre dans la famille algérienne : étude empirique dans la ville de Skikda » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sociologie.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Les études abordant les notions de la famille et de la socialisation sont parmi les domaines fertiles en études psychosociologiques. À partir de ce fondement et en s'appuyant sur une recension des écrits de chercheurs locaux sur la famille algérienne, ce mémoire porte sur la socialisation des jeunes filles au sein de la famille algérienne actuelle. Nous visons à décortiquer le quotidien de nos répondantes. À cet effet, nous avançons deux hypothèses. La première veut que la socialisation des jeunes filles, lesquelles constituent une portion importante de la société algérienne, s'articule autour de la centralité de la notion d'autorité des hommes ; la deuxième postule que la transmission des rôles traditionnels liés au sexe est en lien avec les référents religieux de la famille algérienne. De ce fait, nous avons opté pour une approche qualitative. À partir d'entrevues semi-dirigées, ce mémoire propose une analyse des témoignages de 10 mamans et de 10 jeunes filles de la ville de Skikda, située à l'est de l'Algérie. Notre analyse apporte un éclairage sur l'influence informelle du patriarcat actuel dans la vie des femmes et des jeunes filles. En plus, le style familial actuel valide les stéréotypes de sexe traditionnels. La transition et les mutations de la société algérienne ont conservé une version traditionnelle de l'image du sexe féminin et du sexe masculin. Le changement du profil socioéducatif et professionnel des femmes n'a pas bouleversé l'équilibre des jeux de la vie sociale. D'ailleurs, nous avons pu constater aussi que la division stéréotypée des rôles sociaux entre le sexe féminin et masculin impose à chaque sexe une division inégalitaire manifeste dans le travail domestique et dans les tâches ménagères. La complicité de l'autorité du matriarcat a été exploitée et canalisée pour donner de la légitimité à l'autorité masculine. Nous soulignions aussi l'importance de l'utilisation de la religion comme outil de domination exercée contre le corps féminin ; c'est essentiellement une couverture légitime pour le comportement des frères et des pères, ainsi qu'un prétexte à une abdication des mères devant leurs responsabilités, ce qui permet à ceux-ci de conserver leurs statuts et leurs positions privilégiés. Nous sommes consciente d'une certaine limite de notre recherche, vu la taille de notre échantillon de 20 participantes, nombre qui ne suffit pas pour représenter toutes les familles algériennes ; on ne peut donc pas en généraliser les résultats. Sans parler de l'absence de témoignages de répondants de sexe masculin, lesquels auraient pu nous orienter vers d'autres dimensions relativement à nos hypothèses et aux questions soulevées par notre recherche. Il n'en reste pas moins que notre travail se rattache solidement à la nécessité de s'engager dans un travail de reconstitution de l'image de sexe féminin en Algérie. Comme dans toutes les recherches qualitatives à échantillon restreint, sa valeur scientifique découle de la reconstitution des significations que les actrices donnent à leur action.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : socialisation, socialisation de genre, famille algérienne, jeunes fille
Type: |
Mémoire accepté
|
Informations complémentaires: |
Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Antonius, Rachad |
Mots-clés ou Sujets: |
Familles / Rôle selon le sexe / Relations entre hommes et femmes / Adolescentes / Algériennes -- Socialisation / Algérie / Skikda |
Unité d'appartenance: |
Faculté des sciences humaines > Département de sociologie |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
23 févr. 2018 11:31 |
Dernière modification: |
23 févr. 2018 11:31 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10938 |