Réponses individuelles et fonctionnelles en sélection d'habitat et régime alimentaire de l'ours noir en forêt boréale aménagée

Lesmerises, Rémi (2017). « Réponses individuelles et fonctionnelles en sélection d'habitat et régime alimentaire de l'ours noir en forêt boréale aménagée » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en biologie.

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Résumé

La variabilité comportementale à l'intérieur même d'une espèce ou d'une population est un concept de plus en plus étudié en écologie. Malgré tout, de nombreuses études menées à l'échelle populationnelle ignorent ou tentent de considérer cet effet uniquement dans le but d'identifier des tendances générales et généralisables. Cette thèse avait comme objectif central de quantifier la variabilité interindividuelle et de décrire ses impacts sur le comportement d'une espèce généraliste et sur l'interprétation des résultats issus d'analyses communément utilisées. Plus précisément, je visais à expliquer cette variabilité par plusieurs facteurs potentiels et quantifier leur importance relative. Cette variabilité peut être observée dans plusieurs facettes du comportement animal ; j'ai décidé de l'étudier dans le régime alimentaire et dans la sélection d'habitat de l'ours noir (Ursus americanus). Le premier chapitre s'intéresse donc au régime alimentaire en reliant le contenu des fèces d'ours connus à leurs caractéristiques individuelles (c.-à-d. sexe, âge, condition physique, statut reproducteur) et aux habitats visités lors de l'ingestion. Je souhaitais ainsi déterminer si la diète et la stratégie de quête alimentaire variaient entre les individus suivis et tenter d'expliquer ces différences. Une grande variabilité a été retrouvée au sein de la population étudiée. À titre d'exemple, les femelles accompagnées d'oursons se concentraient sur des ressources plus riches en protéines et dans les habitats offrant davantage de couvert de protection. Les mâles et les individus en meilleure condition physique concentraient leurs efforts sur des ressources riches en énergie, facilement digestibles et présentes en milieu plus ouverts. Le deuxième chapitre visait à vérifier si la variabilité observée à l'intérieur du régime alimentaire se retrouvait aussi dans le comportement de sélection d'habitat. Plus précisément, je souhaitais mettre en lumière le risque éventuel à ne pas considérer la variabilité interindividuelle et plutôt à se fier uniquement aux estimés populationnels. Les résultats obtenus démontrent qu'il existe bien une grande diversité de patrons comportementaux de sélection d'habitat, et que cette diversité est telle qu'elle peut biaiser les coefficients de sélection envers certains habitats en ne représentant seulement qu'une partie de l'échantillon suivi. Ainsi, des estimés nuls peuvent cacher des réponses fortes mais opposées au sein de l'échantillon, alors qu'un estimé significativement différent de zéro peut être le résultat d'une réponse forte d'une majorité d'individus composant l'échantillon, alors que les autres individus présentent une réponse nulle ou opposée à la réponse dominante. En fait, seulement 40% des estimés populationnels obtenus étaient représentatifs des estimés individuels. Le statut reproducteur, l'âge et la condition physique étaient les variables expliquant principalement cette variabilité comportementale. À titre d'exemple, les femelles accompagnées d'oursons préféraient les forêts matures alors que les individus en bonne condition physique, plus âgés et les mâles sélectionnaient davantage les milieux plus ouverts (p. ex. : coupes récentes et tourbières). Le troisième chapitre s'attardait à identifier la source de variabilité influençant le plus le comportement individuel parmi celles reconnues dans la littérature scientifique, en rapport avec les structures anthropiques que sont les routes et les chalets. Les caractéristiques individuelles avaient moins d'impact sur les différences comportementales observées face aux routes et aux chalets qu'envers les catégories d'habitat, rejoignant certains résultats du chapitre 2. Les réponses fonctionnelles et l'apparentement génétique entre les individus semblaient quant à eux avoir une influence plus importante sur la variabilité du comportement. Une plus grande densité des structures anthropiques dans le domaine vital saisonnier conduisait en effet à une plus grande sélection pour certaines structures lors de certaines saisons. Les individus plus apparentés démontraient quant à eux des comportements davantage similaires. En conclusion, cette thèse démontre l'importance de considérer la variabilité interindividuelle lors de l'étude du comportement animal. L'ignorer – ou tenter seulement de la contrôler statistiquement – peut mener à des résultats erronés en plus de sous-utiliser des données recueillies, offrant ainsi un portrait incomplet du comportement étudié. Les sources de variabilité influençant le comportement animal s'avérant nombreuses, cette thèse justifie d'en considérer autant que possible. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : apparentement, chalets, comportement, diète, génétique, ours noir, quête alimentaire, réponse fonctionnelle, routes, sélection d'habitat, structures anthropiques, variabilité interindividuelle.

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: St-Laurent, Martin-Hugues
Mots-clés ou Sujets: Ours noir / Mœurs et comportement / Variation / Alimentation / Habitat -- Choix / Forêts boréales
Unité d'appartenance: Faculté des sciences > Département des sciences biologiques
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 14 févr. 2018 11:14
Dernière modification: 14 févr. 2018 11:15
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10885

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