Alvarez Hernandez, Analays
(2015).
« La représentation du génocide arménien dans l'espace public français : le monument comme dispositif ethnoculturel d'appropriation et de légitimation » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en histoire de l'art.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
Cette thèse se donne comme défi de saisir le rôle et les fonctions des monuments dédiés aux victimes du génocide arménien de 1915 en France. Ces artéfacts sont d'abord des mémoriaux. Ils dépassent toutefois leurs visées commémoratives afin de contribuer aux efforts internationaux pour la reconnaissance, autant juridique qu'historique, de ce génocide. Le 29 janvier 2001, l'État français reconnaît le génocide arménien par l'intermédiaire d'une loi. Or, ce dernier continue d'être, en France comme ailleurs, une version de l'histoire mal connue, qui ne fait pas l'unanimité. Les œuvres de notre corpus possèdent une vocation pédagogique et activiste. Elles servent à ce que les massacres subis par les populations arméniennes ottomanes soient universellement qualifiés de « génocide ». C'est précisément cette vocation qui pousse les membres de la communauté franco-arménienne à procéder à leur mise sur pied régulière. Les conditions d'apparition des monuments du génocide arménien dans l'Hexagone seront d'abord interrogées à travers l'exploration du débat actuel sur l'intégration des immigrés et par l'étude de la formation de la communauté franco-arménienne et de ses particularités. De plus, le survol du parcours du monument commémoratif dans ce pays permettra de détecter l'absence de dialogue historique entre ce dernier et les citoyens issus de l'immigration. Traditionnellement dissociés, les chemins du monument et des immigrés se croisent dans la catégorie de « monument ethnoculturel », dont le surgissement est en lien avec le phénomène d'extériorisation identitaire qui gagne les héritiers de l'immigration en France depuis trois décennies. Les théories et les concepts développés par des auteurs tels que Aloïs Riegl (monument intentionnel), Howard Becker (mondes de l'art), Bruno Latour (traduction d'intérêts), Marianne Hirsch (postmémoire) et Paul Ricoeur (anamnesis), entre autres, sont utilisés pour appréhender la nature, les fonctions et la portée des monuments du génocide – des monuments ethnoculturels possédant des caractéristiques et des fonctions très spécifiques. L'analyse est principalement centrée sur trois études de cas qui synthétisent les aspects clés de notre corpus, soit le Mémorial lyonnais du génocide des Arméniens (2006), qui généra une vive controverse, le Mémorial du génocide (2006) de Marseille, entièrement financé par l'État français et les collectivités, et le Monument au révérend père Komitas (2003), dont la construction a nécessité un quart de siècle.
______________________________________________________________________________
MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : monument commémoratif, génocide arménien, monument ethnoculturel, controverse, art public, iconoclasme, traduction d'intérêt, anamnesis, postmémoire, France, multiculturalisme, interculturalisme
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
|
Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Gérin, Annie |
Mots-clés ou Sujets: |
Génocide arménien, 1915-1916 / Question arménienne / Monuments commémoratifs -- France / Polémique / Français d'origine arménienne -- Attitudes / Espaces publics |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'histoire de l'art |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
24 nov. 2017 15:03 |
Dernière modification: |
24 nov. 2017 15:03 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10692 |