Lecture de la mode et du vêtement dans le portrait photographique québécois au 19e siècle (1860-1914)

Borboën, Véronique (2014). « Lecture de la mode et du vêtement dans le portrait photographique québécois au 19e siècle (1860-1914) » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratiques des arts.

Fichier(s) associé(s) à ce document :
[img]
Prévisualisation
PDF
Télécharger (61MB)

Résumé

La présente étude propose une histoire du costume au Québec, de 1860 à 1914, en s'attachant plus précisément au vêtement porté tel qu'il peut être appréhendé dans la photographie. Les portraits photographiques nous offrent une autre image et présentent un angle différent pour renouveler notre approche des faits vestimentaires. La plupart des histoires du costume présentent en fait des histoires de la mode en prenant comme principales références les illustrations de mode accessibles dans les revues ou dans les catalogues. Le résultat nous donne une histoire de ce que les revues de mode proposent au grand public. La façon dont ce public s'approprie et interprète la mode est donc plus rarement abordée. L'archive photographique utilisée comme source première permet de dresser un portrait plus précis du vêtement tel qu'il a été porté. Au moment où la photographie démocratise l'art du portrait, elle devient le témoin de la démocratisation d'une mode que les premiers grands magasins vont rendre progressivement accessible à toutes les catégories sociales. Pour la première fois dans l'histoire, une grande partie de la population peut se permettre d'imiter les modes bourgeoises telles qu'elles sont proposées dans les illustrations accessibles dans les journaux. Comme partout en Occident et grâce à la circulation rapide des images de la mode, la société québécoise du 19e siècle, pourtant si éloignée des grands centres européens, trouve les moyens de suivre cette mode vestimentaire édictée à Paris. En prenant comme point de départ le portrait photographique au Québec au moment de cette démocratisation, soit à la fin des années 1850, il est possible de cerner un paysage vestimentaire moins spectaculaire, mais plus près de la réalité que les approches traditionnelles de l'étude du costume qui se basent sur les images forcément artificielles que sont les gravures de mode et les portraits peints. L'étude s'achève en 1914 avec l'avènement de la Première Guerre qui clôt le 19e siècle et correspond aussi à la fin d'un grand cycle vestimentaire, celui des robes longues pour les femmes. La seconde partie, qui traite du vêtement mis en scène, est tout entière consacrée à la démonstration qui constitue la partie la plus originale et novatrice de l'étude. Le corpus, composé de photographies originales provenant de l'importante collection de l'auteur, a été constitué afin d'étudier un patrimoine qui mérite d'être regardé et sauvegardé d'une façon plus systématique jusqu'à ce que d'autres chercheurs en poursuivent l'étude. Le fait que ces portraits photographiques, tirés des albums de famille québécois, n'aient jamais été montrés ni commentés fait surgir une foule de personnages oubliés de l'histoire et encore trop souvent écartés des commentaires spécialisés, en particulier en ce qui concerne l'étude du vêtement. Le choix d'utiliser une interface numérique permet de poser l'image au centre de la description en amenant une disposition en rhizome opérant des allers-retours entre la photographie d'origine et les autres images de références. La possibilité d'insérer des bulles contenant du texte descriptif, de proposer des liens sur des sujets plus techniques ou des thèmes spécifiques, sans jamais perdre de vue l'image permet d'appréhender efficacement la complexité de la démonstration. Les différents liens proposés développent un sujet particulier soulevé par un détail de la photographie et peuvent traiter d'aspects techniques précis comme les textiles, les accessoires, la coupe des vêtements, des renseignements à propos du photographe, ou des questions de société comme les formes du deuil, les classes sociales, les micro-récits de famille, les cycles vestimentaires, l'économie domestique, les règles de l'apparence et du savoir-vivre. Le costume masculin et celui des enfants n'ont pas été négligés. Placée au centre de la démonstration, l'image photographique n'en autorise pas moins les croisements indispensables avec les autres références imagières. Cette petite histoire de la culture matérielle et du vêtement porté au 19e siècle au Québec, un savoir en voie de constitution, propose un jalon, un cadre pour des recherches ultérieures et une histoire plus large qui reste encore à faire ainsi qu'un outil de travail et de réflexion, pour les chercheurs et les praticiens de plusieurs disciplines qui voudraient aborder l'étude du vêtement autrement. Une étude qui pourra intéresser non seulement les chercheurs en histoire culturelle, les ethnologues, les historiens du costume et de la mode, mais aussi les concepteurs de costumes pour la scène et le cinéma ainsi que les artisans travaillant dans le domaine. En tireraient profit également les conservateurs de musées possédant dans leurs collections des costumes, des textiles, des photographies et des tableaux présentant des difficultés de datation. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : costume, vêtement porté, photographie, Québec, 19e siècle

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur.
Directeur de thèse: Féral, Josette
Mots-clés ou Sujets: Costume / Vêtements / Mode / Portraits (Photographie) / Québec (Province) / Histoire / 19e siècle
Unité d'appartenance: Faculté des arts
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 24 nov. 2017 15:00
Dernière modification: 24 nov. 2017 15:00
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10691

Statistiques

Voir les statistiques sur cinq ans...