Bouchard, Pierre
(1998).
« Les Amériques du 19 avril au 2 mai 1998 ».
Chroniques des Amériques.
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Résumé
Lors d’une entrevue à Sucesos Roberto Alemann, ancien ministre de l’économie de l’Argentine, a fortement critiqué le processus de la ZLEA disant que ces négociations n’iront "nulle part" à cause de la volonté américaine de pénétrer les marchés latino-américains dans les domaines de l’industrie, particulièrement celui de l’automobile, tout en refusant d’ouvrir ses propres marchés dans certains domaines vulnérables comme celui de l’agriculture. Rappelons que les États-Unis ont dû céder à la pression des pays latino-américains lors de la réunion ministérielle de San José en mars dernier et accepter la création d’un groupe de négociations sur l’agriculture. La déclaration de San José, qui fut entériné comme base de négociation pour la ZLEA par les chefs d’États à Santiago en avril, laissait toutefois la possibilité de créer des liens (’linkage’) entre différents groupes de négociations de manière à faciliter les concessions mutuelles entre ces groupes. Les liens les plus intéressants à observer seront sans aucun doute d’une part celui entre le groupe de l’accès aux marchés et celui de l’agriculture et, d’autre part, celui entre le groupe de politique de concurrence et celui des subventions, antidumping et droits compensatoires. Dans le premier cas, le lien favorisera surtout les États-Unis, qui insistaient au départ pour que ces deux thèmes ne fassent partie que d’un seul groupe, puisque de manière isolée les États-Unis peuvent difficilement justifier la protection accordée à aux agriculteurs américains, particulièrement en ce qui touche le marché de la viande et du poisson. Ce lien leur permettra d’obtenir des concessions des pays latino-américains, notamment ceux du MERCOSUR, quant à la protection que ces derniers accordent à leurs industries manufacturières.