Audet, François
(2003).
« Colombie : des intérêts divergents pour une guerre sans fin ».
Chroniques des Amériques, 3.
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Résumé
Bien que la Colombie soit l’une des plus anciennes démocraties d’Amérique latine et qu’elle possède une forte économie, ce pays est l’un des plus violents au monde avec quelque 30 000 victimes par année, dont 3 000 à 6 000 sont directement la cible du conflit armé. De plus, on compte annuellement 3 000 enlèvements et disparitions de toutes sortes. En fait, la société colombienne subit une guerre civile depuis près de 50 ans. Ce conflit a débuté bien avant l’avènement des cartels et autres producteurs de cocaïne. Le tout a été amorcé en 1948 avec l’assassinat du charismatique dirigeant du Parti Libéral Jorge Eliecer Gaitan. Cet événement a engendré un violent conflit entre les deux principaux partis, les Libéraux et les Conservateurs, faisant plus de 300 000 morts. C’est seulement à la fin des années 1950, suite à un bref intervalle militaro-autoritaire, qu’une paix partielle fut instaurée grâce à l’alliance entre les deux grands partis. L’union ainsi formée avait convenu de s’échanger le pouvoir tous les 4 ans, pour une période de 16 ans. Cette coalition, nommée Frente Nacional (« Le Front National »), excluait tous les autres partis politiques. En réaction à cette union incestueuse, différents groupes armés de type « guérilla » ont émergé. Les groupes les plus importants nés de ces circonstances sont le FARC (Front Armé Révolutionnaire de Colombie), fortement influencé par la révolution cubaine, ainsi que l’ELN (l’Armée de la Libération Nationale). À l’époque de leur fondation, ces deux mouvements de gauche étaient engagés dans la libération de territoires et prônaient l’équité sociale.