Larose, Chalmers
(2003).
« OEA : le rendez-vous manqué de Santiago ».
Chroniques des Amériques, 3(5).
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Résumé
En re-visitant la région des Amériques dans le contexte de ce nouveau millénaire, il y a lieu d’observer une recrudescence de l’implication de l’Organisation des États Américains (OÉA) dans les affaires interaméricaines. Institution régionale crée après la Seconde Guerre mondiale en 1948, l’OEA s’oriente aujourd’hui vers la recherche d’un nouveau panaméricanisme dont les paramètres sont encore indéfinis quoique les signes annonciateurs se manifestent déjà. Dans la plupart des pays de l’Amérique Latine et de la Caraïbe, les changements globaux ont rapidement été ressentis. Les années 80 ont en effet donné lieu à la mise au rancart des dictatures militaires et de l’étatisme économique ; elles ont ainsi fait place à un train de réformes qui va de l’établissement de régimes politiques issus de luttes électorales ouvertes à la mise en œuvre de politiques économiques axées essentiellement sur les exportations, la déréglementation, la privatisation, le règne du libre marché ainsi que sur la stabilisation des prix et la baisse des impôts. En même temps, l’esprit du panaméricanisme a été revigoré. En même temps, le nouvel environnement politique et économique régional est aussi marqué par un élan de réformes institutionnelles de type néo-libéral, d’insécurité économique, d’atteintes continues et répétées aux règles démocratiques en Haïti, au Venezuela et en Bolivie etc. et la poursuite de conflits internes dans certains pays comme la Colombie, le Guatemala et même encore le Pérou. L’ensemble de ce nouvel ordre de choses a sans nul doute contribué à l’accélération d’un processus de réexamen de la place de l’OEA dans les affaires interaméricaines et mondiales.