Refkalefsky, Margaret Moura
(2008).
« Le carnaval de Rio : les mises en scène du corps » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratique des arts.
Fichier(s) associé(s) à ce document :
Résumé
« Le carnaval de Rio: les mises en scène du corps» est une étude de cas réalisée dans une des grandes écoles de samba de Rio de Janeiro, l'École de Samba Porto da Pedra. Ce travail est structuré à partir de deux grands axes thématiques, le défilé et le corps. Le premier vise la compréhension de l'importance du défilé dans la société brésilienne. Le carnaval a toujours joué un rôle important dans la vie culturelle des Brésiliens. Son insertion sociale est si profonde, que même actuellement, la période du carnaval constitue un congé national, mobilisant un nombre significatif de personnes. Du point de vue historique, le carnaval a suivi et reflète toujours les transformations sociales survenues au Brésil. Il se présente comme un processus riche et dynamique, où les manifestations carnavalesques surgissent, disparaissent ou se transforment, donnant naissance à de nouvelles. Le défilé des écoles de samba a ses racines historiques dans cette dynamique de transformation, changeant son caractère essentiellement hédoniste en activité artistique, au cours des cinquante dernières années. Il se caractérise comme une expression artistique populaire, élaborée collectivement, avec un degré élevé de structuration et de complexité. Divers éléments indissociables et indispensables composent ce spectacle: les danseurs, la samba (musique et paroles), la batterie, la danse, le chant, les chars allégoriques et les costumes. Mais le défilé intègre plus que ces éléments: il s'organise dans un univers de relations sociales, artistiques et culturelles imprégnées des plus divers sentiments, d'intérêts financiers, de solidarité, d'abnégation, de plaisir et de passion qui le transforment en un art collectif, monumental et complexe. La seule analyse de ces caractéristiques ne ferait pas de cette étude quelque chose de distinct des autres travaux traitant ce sujet. Ce qui rend singulier ce travail est l'hypothèse: le défilé est une nouvelle forme d'art scénique collectif, un genre d'art total. Le défilé résulte d'un processus d'anthropophagie de différentes manifestations d'origine africaine et européenne sur une structure esthétique notamment brésilienne, de couleurs et de fête. La configuration formelle des éléments du défilé révèle une réalité virtuelle et symbolique de la culture et du sentiment populaire brésilien et, en particulier, de celui de Rio de Janeiro. Elle établit une réalité propre avec ses codes et ses transgressions. Une esthétique brésilienne y devient la caractéristique dominante. Le deuxième axe de ce travail concerne le corps. Malgré l'abondante littérature produite sur le défilé, l'absence d'études sur le corps qui s'y révèle est remarquable. Pourtant, celui-ci est le centre de l'univers carnavalesque: le corps s'y exhibe nu ou vêtu, danse, chante, se présente sur les chars allégoriques, au sol, isolé ou en grands groupes! À partir de cette constatation, l'hypothèse centrale qui a guidé ce travail considère le corps comme point nodal du spectacle. Comprendre le corps signifie en premier lieu comprendre le spectacle, comme deux réalités tout à fait reliées: le défilé et le corps y sont en constante symbiose. Ils se trouvent tellement imbriqués qu'il devient impossible d'étudier le corps en dehors du contexte du spectacle. Ainsi, les premiers chapitres caractérisent le défilé et montrent comment le rôle du corps y est inséré. Dans ce contexte de profonde interaction, une modification quelconque d'un de ces éléments a des effets sur l'autre. Si le défilé change, les modalités du corps changent ainsi que tous les éléments qu'il intègre. Le défilé impose principalement aux femmes une reconstruction du corps qui peut avoir lieu de deux manières, soit dans sa forme symbolique comme chez les baianas par l'utilisation du costume, soit de manière concrète par une intervention directe sur le corps, comme chez les marraines des batteries. Ainsi le défilé y apparaît avant tout comme l'espace par excellence du corps et concilie tant le corps nu que le corps vêtu. La marraine de la batterie est l'exemple du premier et les baianas, vieilles dames qui représentent la tradition des écoles de samba, du deuxième. D'un extrême à l'autre, c'est toute la diversité et la gradation des représentations du corps qu'abrite le défilé. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Corps nu, Corps vêtu, Défilé de l'école de samba, Espace théâtral.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
|
Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Feral, Josette |
Mots-clés ou Sujets: |
Carnaval de Rio, Chorégraphie, Costume, Défilé, Mise en scène, Nudité, Samba (Danse) |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts |
Déposé par: |
RB Service des bibliothèques
|
Date de dépôt: |
26 sept. 2008 |
Dernière modification: |
01 nov. 2014 02:06 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/1024 |