Roberge, Nicolas
(2024).
« À la chasse au wik-wik sans queue suivi de Aux yeux du bois » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
Nous ne savons plus comment écrire le vivant. Notre parole l’assimile et notre regard le réifie. Nos sociétés capitalistes, productivistes et la forme postcoloniale de notre habitation ont contaminé nos façons de voir, de penser, de parler et d’écouter. Aujourd’hui, alors que la Terre brûle et que l’esprit du capitalisme traverse toutes les sphères de nos vies, peut-on seulement parler d’une voix qui ne reproduise ni n’accélère les rapports hiérarchiques entre humain et non-humain ? Écrire avec le vivant plutôt que sur lui ? Un poème peut-il nous permettre d’entrer en relation avec notre environnement et, ce faisant, nous replacer en son sein ? Ces questionnements sont à l’origine de ce mémoire.
La partie création problématise ces rapports entre humain et non-humain en mettant en scène trois séjours dans la forêt – deux de chasse à l’orignal et un d’écriture en solitaire. Elle questionne ce que la vue, ce que le vivant et ce que ce corps-à-corps avec le lieu font à la voix et à l’identité. Les poèmes sont d’abord hésitants et maladroits, « je » sait que sa parole n’est pas assez vaste et ouverte pour parler du monde qui l’entoure. Puis, alors qu’il réapprend à voir et à écouter, sa voix prendra de l’ampleur et sera traversée par de nombreux souffles. S’installant dans ce qu’on devine être un après coup, ce recueil est marqué par un apprivoisement de soi et du lieu, par l’acceptation et l’émerveillement; par la solitude, l’ek-stase et la joie. Il admet fondamentalement qu’écrire le territoire n’est pas un acte solitaire.
L’essai, quant à lui, s’attache à envisager le poème comme un espace de relation dynamique avec le vivant. Traversé par une réflexion politique et écologique qui porte sur notre habitation du continent, il convoque principalement la phénoménologie et le constructivisme afin de saisir cette expérience du dehors qui s’est avérée conduire à la spiritualité. À l’image de ce mouvement d’excentration, l’écriture sera successivement considérée comme une prise de parole co-construite entre soi et un paysage, comme un dialogue entre humain et non-humain et, enfin, comme un acte d’écoute de la voix de la forêt. En s’attachant autant au collectif qu’à l’individuel, au sensible qu’au politique, l’essai conçoit le poème comme une manière d’habiter le territoire qui puisse, l’instant d’une parole, échapper à la reproduction des rapports de force entre l’humain et son environnement.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : forêt, habitation, écriture, poésie, territoire, voix
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Brassard, Denise |
Mots-clés ou Sujets: |
Forêts dans la littérature / Environnement dans la littérature / Poésie / Mémoires et thèses de création |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
28 août 2025 11:48 |
Dernière modification: |
28 août 2025 11:48 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/19022 |