Brassard, Laurence
(2025).
« La « crise » au chemin Roxham révélatrice des pratiques frontalières canadiennes » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en science politique.
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Résumé
En 2017, plus d’une centaine de personnes se sont présentées au chemin Roxham afin de demander l’asile au Canada. Normalement très peu empruntée, cette route de campagne est rapidement devenue populaire en raison de l’attention médiatique, mais aussi pour la facilité et la sécurité du passage. Une augmentation du nombre d’arrivées, conjuguée aux retards dans le traitement des demandes d’asile, et la pression générée par les arrivées au chemin Roxham ont provoqué un « moment de panique » qui a alimenté une rhétorique de crise. Dans ce contexte, les arrivées au chemin Roxham ont mis en lumière l’importance de la frontière et il semblait important de demander : comment la « crise » au chemin Roxham a-t-elle révélé une gestion frontalière canadienne dissuasive ? Ce mémoire propose que la « crise » au chemin Roxham a permis de mettre en évidence les pratiques frontalières de contrôle développées par le gouvernement canadien pour répondre aux arrivées, mais elle a également été révélatrice des pratiques frontalières mises en oeuvre avant 2017. Afin de dissocier les arrivées de la notion d’une crise, un cadre théorique critique, plus précisément les Critical Border Studies et le concept de borderscapes ont été utilisés. Ce mémoire tente de déconstruire l’image d’une frontière menacée par les personnes migrantes et s’intéresse plutôt aux actions étatiques mises en oeuvre en matière de gestion frontalière et migratoire. Pour ce faire, le premier chapitre développe les études sur la notion de crise et l’importance de considérer la frontière comme un espace complexe, en changement. Il est alors possible de parler de la frontière comme un ensemble de pratiques frontalières qui ont contribué aux arrivées au chemin Roxham. Le deuxième chapitre s’intéresse aux années avant les arrivées de 2017. Il permet de présenter les différentes pratiques frontalières ayant contribué à la construction d’une architecture frontalière dissuasive pour les personnes migrantes non désirées, plus précisément la migration irrégulière. Le troisième et dernier chapitre s’intéresse à la « crise » au chemin Roxham et met en lumière la gestion de crise développée par le gouvernement canadien afin de répondre aux arrivées à la frontière. Ce mémoire démontre que la réponse canadienne aux arrivées au chemin Roxham s’inscrit dans un continuum de pratiques frontalières mises en oeuvre dans un intérêt de freiner la migration irrégulière.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Chemin Roxham; frontière canado-étatsunienne; passages irréguliers; migration; crise; pratiques frontalières; Canada; Critical Border Studies.
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