Provencher, Virginie
(2023).
« La violence du désir : poétique de la «destruction capitale» dans Détruire, dit-elle » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
En apparence lisse et linéaire, le récit de Détruire, dit-elle semble raconter le séjour banal de quatre clients, Max Thor, Alissa Thor, Stein et Élisabeth Alione, dans un hôtel de repos. Or, dès qu’on essaie de saisir ce qui se passe entre les personnages, on se bute à une difficulté qui relève de l’étrangeté, pour ne pas dire de l’énigme qui caractérise ces échanges. Là où l’on croit avoir affaire à des personnages qui entretiennent des rapports les uns avec les autres, on repère en fait un drôle de jeu de substitutions et de permutations obéissant à une logique qui d’abord nous échappe. Qui mène ce mystérieux bal des corps et des voix? On découvre bientôt que tous les regards sont tournés vers Élisabeth Alione, véritable proie des trois autres, donnant lieu à une violence sourde dont l’enjeu ne se révèle que peu à peu. Ce jeu des permutations engendre la désubjectivation du désir, dont la circulation devient apparemment l’enjeu du récit. Nous voulons, dans un premier temps, rendre compte de la singularité de l’écriture de Duras et de la manière dont elle participe à la construction de l’énigme de l’oeuvre. Il s’agit de montrer comment l’écriture durassienne génère des effets d’incertitude qui remettent en question les sens préétablis et la soumission à l’ordre social. Dans un deuxième temps, nous interrogeons le jeu précis des permutations et les ressorts de la violence de Détruire, dit-elle de manière à montrer qu’ils mettent en tension l’imaginaire du fantasme et le réel du désir. Ces deux notions — fantasme et réel — sont révélées dans leur articulation contradictoire : l’une relevant du voile, du mensonge et de l’assujettissement, tandis que l’autre relève de l’incomplétude, de la vérité et de la subjectivation. Ainsi, la « destruction capitale » consiste pour Stein, Alissa et Max Thor à placer Élisabeth Alione, aliénée au discours bourgeois (de son médecin, de son mari), devant l’inconnaissable de son désir. Nous montrons que Marguerite Duras fait de son écriture et de son oeuvre, en particulier dans Détruire, dit-elle, l’occasion d’une monstration du réel du désir, toujours recouvert par les semblants du discours, en organisant les matériaux du fantasme que sont le regard et la voix pour en révéler la fonction de scène, de cadre.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Marguerite Duras, Détruire dit-elle, fantasme, désir, impossible, réel.
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Cliche, Anne Élaine |
Mots-clés ou Sujets: |
Marguerite Duras / Détruire dit-elle / Désir dans la littérature / Fantasmes dans la littérature / Réalité dans la littérature |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
25 janv. 2024 08:12 |
Dernière modification: |
25 janv. 2024 08:12 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17294 |