Harvey, Nicolas
(2023).
« Le désert du réel ; suivi de Vingt mille lieues sous la chair ou les fabulations du Je honteux » Mémoire.
Montréal (Québec), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.
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Résumé
Le volet création de ce mémoire est un roman autofictionnel intitulé Le désert du réel. Divisé en fragments, le texte est entrecoupé de souvenirs épars et des morceaux de vie reconstitués dans le désordre de la mémoire et de l'imagination. Après un court séjour en psychiatrie, le protagoniste tente de comprendre, par le biais de l’écriture, les raisons du mal-être qui le ronge et le pousse à vouloir mourir. Il cherche à retracer quelques bribes d'une enfance atypique, caractérisée par une écoute excessive de films, une mère Témoin de Jéhovah, un père fantôme, ainsi que par un sentiment de honte aussi étrange que profond. Progressivement, il saisit son incapacité à traduire sa douleur. C’est alors qu’il s’enfonce dans ses mensonges et ses fantasmes, inventant auprès de ses proches un malheur tangible : un cancer duquel il pourrait – même s’il est fictif – ne pas sortir vivant. Le roman raconte divers épisodes intimes tirés autant d’événements lointains que récents dans la vie du protagoniste.
Le volet essayistique de ce mémoire, Vingt mille lieues sous la chair ou Les fabulations du Je honteux, propose une réflexion sur l’écriture de la honte. Partant du principe que ce sentiment dévastateur provoque chez le sujet la suppression de sa personnalité, je postule que le travail scriptural, notamment dans le cadre de la création d’une autofiction, pourrait lui permettre de la rebâtir. Alors que le récit, Le désert du réel, raconte une existence tourmentée par la honte, l’essai réfléchit à la manière d’aborder ce sentiment (voire peut-être de s’en libérer) grâce à l’invention littéraire. Pour ce faire, je m’intéresse, entre autres, aux théories de la honte proposées par Cyrulnik, Gaulejac et Tisseron, ainsi qu’à la notion d’identité narrative élaborée par Ricoeur. Dans cet essai, j’explore d’abord les conséquences néfastes de la honte et définis cet affect en le distinguant d’un autre sentiment avec lequel il est souvent confondu : la culpabilité. Je réfléchis ensuite aux obstacles psychologiques qui pourraient nuire à celui qui souhaite écrire sa honte, ce qui m’amène à me questionner sur les contradictions du genre autofictionnel et la façon dont celles-ci peuvent être salutaires pour le honteux. Finalement, j’examine la portée universelle des autofictions, me demandant si l’écriture d’un vécu personnel ne serait pas une manière, non seulement de se réapproprier sa propre identité, mais de permettre également à tous les honteux de ce monde d’emboiter le pas sur la voie de la résilience.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Honte, identité, autofiction, autobiographie, mémoire, mensonges
Type: |
Mémoire accepté
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Informations complémentaires: |
Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A. |
Directeur de thèse: |
Brouillette, Marc André |
Mots-clés ou Sujets: |
Honte dans la littérature / Autofiction / Souvenir dans la littérature / Mensonge dans la littérature / Romans autobiographiques / Mémoires et thèses de création |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
17 janv. 2024 16:11 |
Dernière modification: |
17 janv. 2024 16:13 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/17289 |