La turbulence sous la surface : invisibilisation de l'impérialisme capitaliste et violence clandestine dans les débuts de la Guerre froide

Veillette, Jonathan (2023). « La turbulence sous la surface : invisibilisation de l'impérialisme capitaliste et violence clandestine dans les débuts de la Guerre froide » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en sociologie.

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Résumé

Cette thèse porte sur le caractère impérialiste de la politique étrangère américaine dans les premières années de la Guerre froide. La première partie de cette thèse est théorique : ma démarche s’inscrit dans le champ de la sociologie politique d’inspiration marxiste – une sociologie marxiste non orthodoxe et non dogmatique, néanmoins, et profondément sensible à l’histoire. Ma relecture du Capital, montre que les nombreuses métaphores visuelles mobilisées par Marx et l’opposition entre une surface visible (économique) et un fonds invisible (politique) remplissent, dans cette oeuvre tardive, un rôle essentiel et une fonction structurante qui relève de la méthode élaborée par Marx et qu’on ne peut se permettre d’escamoter. Je montre que le philosophe présente un plaidoyer favorable à une approche sociohistorique qui permet de creuser sous la surface visible, afin de faire émerger un récit enfoui, lequel pointe vers le rôle et la contribution essentiels du politique dans l’émergence du capitalisme. Cette relecture de Marx inspire mon analyse de l’impérialisme américain qui émerge dans les premières années de la Guerre froide (1947-1954). Je suggère que le « succès » de cet impérialisme capitaliste repose sur sa capacité à « faire disparaître » le rôle et la contribution du politique, de l’État ainsi que la violence qui sont nécessaires à la mise en place d’un marché global, cela par la construction d’un récit tronqué, le recours au clandestin ou l’instrumentalisation de notions remplissant une fonction stratégique. Dans la deuxième partie de cette étude, je présente une analyse comparative de deux interventions américaines dans les débuts de la Guerre froide : un conflit « ouvert » (overt), la guerre de Corée (1950-1953) et une intervention « clandestine » (covert), le coup d’État de 1954, au Guatemala. Dans ma présentation du cas coréen, je cherche à démontrer que le « miracle » sud-coréen n’est que superficiellement économique, qu’il a tout à voir avec la politique et l’empire américain. Quant à la « débâcle » du Guatemala, je rejette l’idée que ce sont des défaillances endogènes qui expliqueraient les insuccès de ces soi-disant « républiques de bananes ». En recourant à l’histoire, ma thèse suggère que le « succès » de la Corée du Sud et les « insuccès » du Guatemala sont indissociables de l’empire américain, ils sont en fait (géo)politiquement constitués et que c’est, précisément, en dissimulant la contribution du politique et de l’empire dans l’orchestration de succès et d’échecs politico-économiques que les États-Unis se sont constitués en un empire proprement capitaliste. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : impérialisme capitaliste, sociologie marxiste, Guerre froide, guerre de Corée, coup d’État, Guatemala, opérations clandestines

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Jacob, Louis
Mots-clés ou Sujets: Impérialisme / Capitalisme / États-Unis / Guerre froide / Guerre de Corée, 1950-1953 / Guatemala (Coup d'État, 1954) / Opérations clandestines
Unité d'appartenance: Faculté des sciences humaines > Département de sociologie
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 13 sept. 2023 09:39
Dernière modification: 13 sept. 2023 09:39
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16955

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