Vueltas : recherche de récits diasporiques (mémoire, frontières, exil)

Dawson San Martin, Nicholas (2022). « Vueltas : recherche de récits diasporiques (mémoire, frontières, exil) » Thèse. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études et pratiques des arts.

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Résumé

Faite de réflexions théoriques, de récits de soi, d’ekphrasis, de listes, de playlists et de poèmes, cette thèse propose une forme plurielle et politique – appelée « diasporique » – de la recherche-création en littérature. Elle donne à lire l’expérience de la mémoire, des frontières et de l’exil telle que vécue par un sujet diasporique et queer. Sur le plan littéraire, Vueltas propose de penser le récit d’exil et le récit mémoriel comme des écritures de soi où l’hybridité est un moteur de déplacements. Dans cette thèse sont donc montrés les appareils invisibles et les mécanismes affectifs qui mènent à toute écriture, qu’elle soit universitaire ou créative. La thèse isole les moments d’errance et d’angoisse de la recherche dans le but d’en tirer une forme plurielle qui est celle-là même de la recherche-création. Sur le plan politique, cette forme suggère des mouvements qui permettent de traverser et d’habiter les frontières entre les genres, les cultures et les générations. C’est en ce sens que cette thèse investit la polysémie du mot espagnol vueltas (qui signifie tours, mais qui peut aussi désigner des détours et des retours) afin de considérer les frontières comme des espaces mobiles où les subjectivités ne se fixent jamais, mais s’échangent, se négocient et se métissent. La thèse se divise en trois mouvements coïncidant avec trois objectifs. Le premier mouvement consiste en une série de « tours » cherchant à légitimer la diversité de formes que prennent les souvenirs, ainsi qu’à inscrire la mémoire subjective et affective dans la mémoire collective, de manière à déhiérarchiser et débinariser les récits mémoriels. Le second mouvement propose des « détours » à travers différents types de frontières (géographiques, culturelles, linguistiques, littéraires, disciplinaires, épistémologiques, etc.), de manière à y rassembler les voix qui sont traditionnellement séparées et marginalisées; ces détours prennent le risque du désordre pour créer des communautés faites de chants inharmonieux. Le troisième mouvement est un « retour » aux traumas que l’exil a produits, chez soi et chez les autres; les textes de cette partie suggèrent que l’oubli, ainsi que contrepartie réparatrice, la fiction, sont les formes mêmes de la conversation, de relations d’écoute et de compassion, permettant alors de miser sur les aspects agentifs et affectifs de la famille plutôt que sur ses dynamiques de pouvoirs. L’objectif de ce troisième mouvement est d’investir les potentiels réparateurs de l’exil. Tours, détours et retours : ces trois mots désignent, au bout du compte, les mouvements d’une recherche plurielle qui est aussi littéraire que politique, celle des récits diasporiques. Sur le plan épistémologique, cette thèse encourage une circulation libre, mais aussi critique, des idées et des savoirs, en faisant particulièrement usage des études diasporiques et postcoloniales (Avtar Brah, Stuart Hall, Edward Saïd, Trinh T. Minh ha), des théories intersectionnelles élaborées depuis l’Amérique latine ou par des personnes Chicanas (Gloria Anzaldúa, María Lugones, Sylvia Molloy, Nelly Richard), des croisements entre les théories queer et les affect studies (Sara Ahmed, Ann Cvetkotich, José Esteban Muñoz), des sound studies (Alejandra Luciana Cárdenas, Brandon Labelle, John Mowitt), ainsi que de la pensée française contemporaine (Jacques Derrida, Alexis Nouss). La recherche-création est ainsi inscrite dans les Cultural Studies, de manière à tirer profit des potentiels politiques de cette approche permettant de diasporiser les idées et les pratiques réflexives. Enfin, cette thèse propose de diasporiser également les disciplines. En plus d’aborder des ouvrages littéraires (Nona Fernandez, Alejandro Zambra, Lina Meruane, Jorge Díaz), des oeuvres d’art contemporain (Enrique Ramírez, Alfredo Jaar, Sandra Piñeiro), la collection permanente d’un musée d’histoire (Museo de la Memoria y los Derechos Humanos de Santiago, Chili) et des pièces de musique électronique, le texte est effectivement accompagné de plusieurs autres activités de diffusion d’expérimentations artistiques et de réflexions théoriques, dont la tenue de Vueltas. Relatos de exilio | Récits d’exil (un site web d’essais et d’art sonore) et de S’entendre. Archives d’amitié et d’hospitalité (une baladodiffusion de discussions et de performances sonores). _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : recherche-création, écritures de soi, hybridité générique, diasporas, mémoire, frontières, exil, théories queer, cultural studies, intersectionnalité, Chili, littératures d’Amérique latine, création littéraire

Type: Thèse ou essai doctoral accepté
Informations complémentaires: Fichier numérique reçu et enrichi en format PDF/A.
Directeur de thèse: Delvaux, Martine
Mots-clés ou Sujets: Création littéraire / Écriture de soi / Politique et littérature / Mémoire dans la littérature / Frontières dans la littérature / Exil dans la littérature / Chili dans la littérature / Mémoires et thèses de création
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études et pratique des arts
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 20 févr. 2023 12:17
Dernière modification: 20 févr. 2023 12:17
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/16339

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