Le théâtre de la disparition selon Stéphane Mallarmé et Jean Genet

Auclair, Dominic (2019). « Le théâtre de la disparition selon Stéphane Mallarmé et Jean Genet » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

À partir de 1954, Jean Genet fait rupture avec le théâtre de son époque en imaginant un théâtre qui abolirait les personnages « au profit de signes aussi éloignés que possible de ce qu'ils doivent signifier » (Lettre à Jean-Jacques Pauvert). Il s'ensuit une longue réflexion sur le théâtre et ses possibilités, à l'horizon d'un théâtre idéal encore à venir : « Le théâtre disparaîtra peut-être dans sa forme mondaine actuelle – déjà, semble-t-il, menacée – la théâtralité est constante si elle est ce besoin de proposer non des signes mais des images complètes, compactes dissimulant une réalité qui est peut-être une absence d'être. Le vide. » (Un captif amoureux) Ce mémoire se propose d'interroger une telle vision du théâtre – un théâtre, en somme, de la dissimulation, capable d'occulter paradoxalement un « vide », une « absence d'être » – alors même que la vision que Genet s'en est donnée semble orientée par la référence, plutôt énigmatique, au nom de Mallarmé (Lettres à Roger Blin et L'étrange mot d'...), associant ainsi le poète à la question théâtrale. Nous nous interrogerons dès lors sur ce qui peut bien justifier cette référence à l'auteur d'Igitur? Bien que Mallarmé ne soit pas un auteur de théâtre, à proprement parler, soulignons qu'aux alentours de 1865, il avait essayé, lui aussi, d'imaginer ce que seraient les formes d'un théâtre futur. L'idéal théâtral qu'il entrevoyait, se présentait à lui comme une sorte de poème « absolument scénique, non possible au théâtre, mais exigeant le théâtre. » (Correspondance choisie) Ainsi, se peut-il que chacun ait réfléchi le théâtre comme un objet dissimulant une réalité cachée, voilant une absence qui ne peut être rendue sensible que par les artifices de la fiction? Il s'agit donc de comparer les visions respectives des deux auteurs afin de déterminer jusqu'où nous pouvons soutenir une corrélation entre l'idéal théâtral de Mallarmé et celui de Genet. À savoir, dans quelle mesure Genet aura repris « l'aventure d'Igitur », comme le prédisait Sartre (Saint Genet, comédien et martyr)? Par le biais d'une analyse du texte d'Igitur (qui n'est pas étranger à une certaine optique théâtrale dans l'œuvre de Mallarmé), ainsi qu'une analyse des Paravents, de Genet, il s'agit en dernière instance de mesurer l'importance des figures de la mort et de l'absence qui, de notre avis, permettent de définir, chez l'un comme chez l'autre, un théâtre de la dissimulation ; un théâtre où chacun aura voulu mettre de l'avant l'invisible, ce qui échappe à la représentation, alors même que le drame qui est mis en scène repose sur la néantisation du personnage. _____________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Jean Genet, Stéphane Mallarmé, Théâtre idéal, Disparition, Absence, Invisible, Mort.

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Lussier, Alexis
Mots-clés ou Sujets: Jean Genet / Stéphane Mallarmé / Théâtre / Mort dans la littérature / Absence dans la littérature
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 04 août 2020 13:19
Dernière modification: 04 août 2020 13:19
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/13440

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