Robillard-Lamont, Emmanuel
(2019).
« Nietzsche et le problème du fondement en sciences des religions » Mémoire.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en sciences des religions.
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Résumé
Cette recherche vise à interroger l'œuvre de Nietzsche, plus particulièrement le livre Ainsi parlait Zarathoustra, à partir d'une problématique ancrée en sciences des religions. Cette problématique est d'abord définie dans le premier chapitre à travers la question du fondement. Plusieurs théories en sciences humaines ont conçu le religieux comme étant au fondement du monde intelligible. Le concept de fondement sera ainsi approfondi à travers les théories de Durkheim et Weber pour montrer, à partir d'une pragmatique du langage comme cadre théorique, qu'un discours sur le fondement du monde intelligible tend à devenir lui-même un discours fondateur. C'est à partir de ce problème que j'interroge Nietzsche en abordant dans un premier temps le statut de son langage. L'écriture de Nietzsche montre en acte comment un monde intelligible se constitue par le langage, de sorte que Nietzsche dévoile tout processus fondationnel et se prive lui-même d'un fondement pour son propre discours. Le langage de Nietzsche crée de manière transparente; il assume pleinement une puissance créatrice immanente au langage. Le geste de Nietzsche est ainsi interprété comme une performance cosmologique. Dans un second temps, cette performance est analysée dans l'œuvre d'Ainsi parlait Zarathoustra afin de mettre en lumière un monde zarathoustrien caractérisé par une nouvelle hiérarchie de valeurs. Finalement, cette lecture de Nietzsche a pour but de montrer que, tout en prenant acte de l'impossibilité d'un fondement nouveau (la mort de Dieu), le projet du philosophe allemand consiste en une réappropriation de la création cosmologique par une parole vivante.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Nietzsche, Zarathoustra, fondement, Durkheim, Weber.