Darbouze, James
(2019).
« Les transformations de l'espace urbain et l'épreuve du bien commun : enjeux fonciers et jeux d'acteurs dans la reconstruction post-séisme du centre-ville de Port-au-Prince » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études urbaines.
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Résumé
Depuis plusieurs décennies, on assiste à la mise en place d'un paradigme de la catastrophe dans les sciences humaines et sociales. Entre celles résultant de défaillances humaines et les cataclysmes naturels, de plus en plus de populations sont frappées ou sont appelées à l'être. Pour les raisons liées à l'impérialisme et au développement inégal (Amin, 1973), les populations des pays du Sud global sont les plus exposées. Les plus vulnérables se trouvent parmi celles vivant dans les zones fortement densifiées et urbanisées de manière incontrôlée. Pourtant, lors des reconstructions post-cataclysme, les autorités étatiques de même que les acteurs publics ne semblent pas prendre la juste mesure des mauvais temps qui s'amoncellent. En janvier 2010, Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, a fait l'expérience de l'Apocalypse. En moins d'une minute, tout a été détruit. Par-delà l'évaluation des dégâts matériels, considérables au regard de l'état de développement du pays, un drame humain incommensurable avec son cortège de morts, d'amputés et d'affectés s'est déroulé devant les yeux ébahis du monde entier. Les risques de reproduction d'un séisme de plus forte intensité sont énormes. Dans le cadre de cette thèse, nous avons souhaité rendre compte du rôle des acteurs dans les processus de reconstruction post-séisme notamment du rôle de l'intervention de l'État dans la régulation de la tension entre bien privé et bien commun en rapport avec le foncier - source de conflit social depuis l'indépendance du pays en 1804. Nous avons voulu savoir comment se traduit l'impact des jeux des acteurs du foncier sur le processus de reconstruction de Port-au-Prince dans la dynamique de transformation urbaine (reconstruction) qui a suivi le tremblement de terre. En effet, malgré les conséquences fâcheuses des pratiques de laisser-aller antérieur, les politiques publiques mises en œuvre dans l'après-séisme ne semblent pas axées sur le changement social, l'équité et la durabilité. Les stratégies de gestion du foncier traduisent la prévalence et la prédominance d'initiatives particulières à courte vue en fonction du seul bien privé. Des façons de faire héritées du passé sont reproduites en dehors de tous plans présentant une vision à long terme. Le développement urbain durable ne semble pas ·à l'ordre du jour. Pourquoi? Œuvre emblématique de la gestion haïtienne post cataclysme, l'analyse de la reconstruction du centre-ville de Port-au-Prince aide à comprendre pourquoi le développement et l'aménagement urbain se fait dans le sens de la reproduction des formes sociales dominantes. En décrivant les logiques des principaux acteurs impliqués dans cette dynamique spécifique de reconstruction, il nous a été possible d'analyser le fondement de leurs motivations en rapport avec le foncier et d'évaluer l'impact de leurs actions sur les enjeux de la reconstruction à partir de la tension entre bien commun et bien privé. Les conséquences sont lourdes sur la morphologie urbaine à venir de Port-au-Prince.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Earthquake, Reconstruction, Common good, Land, Actors, Port-au-Prince
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