Ringuet, Chantal
(2007).
« Enjeux créateurs et mortifères de la transmission entre mère et fils chez Madeleine Gagnon (1995), Anne Hébert (1999) et Suzanne Jacob (2001) » Thèse.
Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Doctorat en études littéraires.
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Résumé
Si la relation entre mère et fille dans la fiction féminine a fait l'objet d'une pluralité d'études depuis les dernières décennies, en revanche, la relation entre mère et fils n'a pratiquement jamais été analysée. Ainsi, dans la littérature québécoise au féminin, cette problématique a été reléguée dans l'ombre de la part des critiques. Pourtant, ce fait demeure étonnant puisque nombreuses sont les auteures qui l'ont mise en scène depuis la publication, en 1945, de la nouvelle « Le torrent » d'Anne Hébert. En effet, plus d'une trentaine d'œuvres (romanesques surtout) publiées entre 1945 et 2001 se sont attachées à représenter les complexités, les tensions et la violence sous-jacentes à ce lien filial. Or, l'absence d'études sur le sujet, tout en révélant une lacune du côté des critiques et des théoriciennes de la littérature québécoise au féminin, trouve son explication peut-être moins dans le désintérêt de celles-ci à son endroit, que dans les nouvelles avenues théoriques auxquelles il se rattache. Car si la théorisation du rapport mère-fils mérite d'être située dans le prolongement des études sur la relation mère-fille, il faut préciser qu'elle s'inscrit également en continuité avec une tendance récente du roman québécois au féminin, à savoir la représentation de la perspective masculine, qui émerge durant la décennie 1990. Dans cet ordre d'idées, il nous incombe de contribuer à l'avancement des recherches sur la relation mère-enfant dans cette littérature, en faisant sortir de l'ombre la relation mère-fils. Quelles sont les formes littéraires utilisées par les auteures pour la représenter? À quels enjeux de transmission est-elle associée? À l'opposé de la relation mère-fille, qui constitue la pierre angulaire de l'identité féminine, la relation mère-fils est traversée par la rupture, sous ses diverses formes. En ce sens, au lieu de faire l'éloge du Même (à travers ses difficultés, ses ruptures et ses joies), elle dévoile plutôt ce qui échappe, c'est-à-dire ce qui se joue à l'insu des sujets, et fait l'objet d'une transmission tantôt mortifère, tantôt créatrice. Au sein de la relation mère-fils interagissent donc un ensemble de frictions, de fractures et d'effractions, dont il s'agira, dans la présente thèse, de prendre acte à travers les formes littéraires qui en découlent. Pour y parvenir, trois œuvres romanesques qui sont exemplaires de cette situation seront convoquées : Le vent majeur (1995) de Madeleine Gagnon, Un habit de lumière (1999) d'Anne Hébert et Rouge, mère et fils (2001) de Suzanne Jacob. Il s'agira de dégager les écarts et les similitudes entre ces romans qui sont susceptibles d'entraîner un déplacement des paradigmes de la relation mère-enfant dans cette littérature.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Mère et fils, Transmission, Unheimlich, Madeleine Gagnon, Anne Hébert, Suzanne Jacob.
Type: |
Thèse ou essai doctoral accepté
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Informations complémentaires: |
La thèse a été numérisée telle que transmise par l'auteur. |
Directeur de thèse: |
Harel, Simon |
Mots-clés ou Sujets: |
Madeleine Gagnon / Anne Hébert / Suzanne Jacob / Relation mère-enfant / Mère / Fils |
Unité d'appartenance: |
Faculté des arts > Département d'études littéraires |
Déposé par: |
Service des bibliothèques
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Date de dépôt: |
14 janv. 2019 14:41 |
Dernière modification: |
14 janv. 2019 14:41 |
Adresse URL : |
http://archipel.uqam.ca/id/eprint/12073 |