"La vraie vie est ailleurs" : la poétique de la maladie dans l’œuvre narrative d'Anne Hébert

Ouellet, Catherine (2017). « "La vraie vie est ailleurs" : la poétique de la maladie dans l’œuvre narrative d'Anne Hébert » Mémoire. Montréal (Québec, Canada), Université du Québec à Montréal, Maîtrise en études littéraires.

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Résumé

Dès que l'on considère l'ensemble de l'œuvre narrative d'Anne Hébert, il est frappant de voir que presque tous les textes – romans et nouvelles – contiennent des personnages fiévreux, souffrants et/ou alités. La récurrence de ce thème importe qu'on lui prête attention et, sûrement, qu'on l'aborde à partir d'une nouvelle approche. En effet, jusqu'ici, il semble que la critique n'aurait pas tant cherché à comprendre les maux des personnages sous l'angle de la poétique de la maladie ni sous l'angle de la poétique du dérèglement, chère aux Symbolistes. C'est ainsi que le thème de la maladie, étudié à partir de la critique thématique et en regard de la poétique hébertienne, pourrait bien apporter de nouvelles lumières sur la vision du monde propre à Anne Hébert et sur son univers imaginaire. À travers les principaux thèmes qui se déploient autour du noyau thématique de la maladie dans Les Chambres de bois, « La mort de Stella », Kamouraska et L'Enfant chargé de songes, on voit se dessiner une volonté d'élévation vers une « surnature » d'inspiration baudelairienne. Cette surnature représente pour les héros une « vraie vie », ailleurs, plus susceptible que la réalité quotidienne de réaliser leurs aspirations intérieures. En effet, le « dérèglement des sens » hébertien, en amenant à la fois un renouvellement de la perception sensorielle, du délire, des phénomènes oniriques et des hallucinations – bref, en affirmant la subjectivité de l'esprit – tend à brouiller les dichotomies existentielles qui tiraillent les protagonistes. Les réalités visibles et invisibles, le corps et l'esprit, la raison et l'imagination s'organisent alors sous un rapport plus harmonieux. Ainsi se dessine donc la possibilité pour Catherine, Stella, Élisabeth et Julien d'être réconciliés avec eux-mêmes et avec l'unité de l'univers. Creusant dans un premier temps le dérèglement des sens perceptifs et langagiers, nous voyons que les procédés poétiques comme la correspondance et la synesthésie ouvrent la perception ordinaire du monde sur une perception extraordinaire du monde. L'« état poétique » du personnage l'introduit aux rêves et aux songes, qui se présentent comme les moyens d'accession privilégiées à la surnature. La participation de l'onirisme dans les quatre récits étudiés contribue également à intégrer à la banalité du réel le sacré du langage poétique et une part de mystère. Les hallucinations sont finalement conçues comme des témoins surnaturels d'une autre vie. Ils déambulent au sein d'une réalité factice qui prend soudainement des airs d'un théâtre. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Anne Hébert, critique thématique, poétique, maladie, délire, rêve, songe, hallucination, théâtre, Les Chambres de bois, « La mort de Stella », Kamouraska, L'Enfant chargé de songes

Type: Mémoire accepté
Informations complémentaires: Le mémoire a été numérisé tel que transmis par l'auteur.
Directeur de thèse: Bonenfant, Luc
Mots-clés ou Sujets: Anne Hébert / Poétique / Maladies dans la littérature / Délire / Rêves / Hallucinations
Unité d'appartenance: Faculté des arts > Département d'études littéraires
Déposé par: Service des bibliothèques
Date de dépôt: 02 oct. 2017 09:47
Dernière modification: 02 oct. 2017 09:47
Adresse URL : http://archipel.uqam.ca/id/eprint/10428

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